La monnaie dans tous ses états

Auteur(s) :


Laurier Philippe


Editeur : Maxima
Isbn : 97828400193367
Nombre de pages : 484 pages.
Prix : 34.80€
Parution : avril 2018
Public : tous publics
ND

Présentation éditeur

Notre système fabrique de la monnaie puis en détruit, mais il reste mal connu : d’où provient l’argent, où va-t-il ? Combien en circule-t-il ? Comment et combien en émettre – ou pas – ? De quoi un euro ou un bitcoin est-il la contrepartie ? Activerait-on sans péril la planche à billets pour le Revenu universel ?
En expliquant cette étrange mécanique qui crée à la fois trop de monnaie et pas assez, Philippe Laurier a écrit un livre sans idéologie, aussi exhaustif qu’original, qui dépasse l’actualité pour s’imposer comme un ouvrage de synthèse sur la monnaie et ses crises :
- Par son large panorama des théories, entre chapelles du laissez-émettre ou de la régulation, à travers les positions de Law, Keynes, Gesell ou Hayek, et la redécouverte des thèses inattendues de dizaines d’économistes au fil des siècles.
- Par sa mise en lumière de complémentarités entre ces écoles, avec leurs points forts ou faibles, et parfois les contradictions de celles qui professent de créer de la monnaie quand tout va bien pour répondre aux demandes… puis quand tout va mal pour répondre aux urgences.
Cette présentation des nombreuses manières d’espérer rendre l’argent efficace ou inoffensif, remises en perspective et expliquées, nourrit les débats contemporains sur les monnaies locales, sur le référendum suisse du « 100 % monnaie » pour retirer ou non aux banques commerciales la prérogative d’en émettre, ou sur le taux d’intérêt zéro des banques centrales par peur d’un taux d’inflation zéro (synonyme croit-on d'une croissance zéro) mais sans quête de justes taux.
L’ouvrage offre une relecture des phénomènes que sont la déflation, la croissance, la répartition et le déplacement des richesses. Il éclaire les politiques monétaires récentes en demandant si une fraction des milliers de milliards d’euros déversés eut obtenu de meilleurs effets, en étant mieux orientés.

Table des matières

Introduction
Entre illusion et aveuglement monétaires
Trop & trop peu
Des accusations de faux et usage de faux
Trois formes de réelle création de monnaie
(… de création de monnaie réelle)

PARTIE I - Une monnaie créable est mortelle

1 État des lieux
Du faux neuf en guise de solution
> Acheteur en dernier ressort
L’abolition proclamée des cycles économiques
Heureux celui qui trouve une trappe à liquidité
Bis repetita
> Jusqu’à la crise endémique
> Jusqu’à l’addiction définitive
Être payé pour recevoir de l’argent ?
Le choix imparfait entre fabriquer de l’argent
contre de la dette, ou fabriquer de l’argent contre rien
La tendance vers une monnaie qui hypothèque le futur, ou capitalise le passé
La fin d’un modèle monétaire

2 L’enjeu: capter la «rente monétaire»
La gratuité de la propriété, la propriété de la gratuité
Des rentes, au pluriel
> Une première, où c’est la rente qui fait le prix
(parfois nommée tribut)
> Un deuxième type de rente, où c’est le prix qui fait la rente
Quand la monnaie créée fixe sa propre valeur,
laquelle décide de sa création (Causa sui)
> Le combien
> Le qui
> Le quoi (un étalon)

PARTIE II - modèle de création de monnaie :
« Autant que de besoin »

1 Création et destruction au sein d’un processus unifié
Une création pour destruction une fois la tâche achevée
Une autre création, avec destruction progressive

2 « AUTANT QUE » (… de besoin, de possible, de raison ?)
Une monnaie missionnée : quelques missions macro-économiques
> La primauté du prisme temporel
> Une monnaie grossissante
> Davantage de lenteur pour davantage de monnaie,
d’utilité ou de transparence
> « Mehr Geld, mehr Kapital, mehr Arbeit »… mais après ?
> Un terreau anglo-saxon et germanique
> Consentir des avances à l’économie
« Il y a des besoins, il faut les couvrir »
> Davantage de monnaie grâce à des multiplicateurs
> Un autre multiplicateur, par écho des dits besoins
Un non-dit : les intentions de destruction monétaire par l’inflation
Émettre pour et par la confiance
La place excessive de la confiance (vrai coût, vrai prix
et vraie rentabilité de la monnaie sont éclipsés)
> L’illusion contemporaine du lien épargne-investissement
> La place centrale mais ambiguë des taux
Trois taux en recherche d’alignement
Présence d’un quatrième taux
> L’influence du risque réel et du risque perçu
– la confiance – sur la quantité de monnaie créée
Deux rentabilités en poupées gigognes
Perdre de l’argent gratuit a un coût
Le prix du risque
La valeur de la confiance
> La monnaie a besoin d’hommes ayant des besoins
> Synthèse

3 Émissions par les banques commerciales : quand le crédit fausse les valeurs qui déclenchent le crédit
Rappel d’un b.a.-ba : toutes les choses et chaque chose
Ce que mesure la monnaie
Les limites de la bonne mesure par la monnaie
Des comportements qui ne sont plus des erreurs
> L’interprétation psychologique trouve un complément
> L’interprétation quantitative trouve un complément

4 Une création de monnaie réservée à l’investissement
Un mécanisme à double ressort. Premier principe,
de cloisonnement et de canalisation
> Tout système monétaire a son architecture
> Une coupure additionnelle par Maurice Allais
Un confinement de la spéculation
La spéculation avant sa banalisation par Keynes
> Un confinement de la création monétaire en faveur de l’investissement
S’adapter aux respirations de l’économie
Boucles et cycles
Vers des mini-cycles
> Le cloisonnement devient articulation entre
monnaie permanente et monnaie provisoire
Revisiter une idée presque bonne : créer sa propre demande
Un siècle de crédit miracle à la consommation
Un effet Cantillon permanent
L’œuf et la poule
Rentabilité, efficacité maximale et régime de concurrence pure et parfaite
La consécution entre monnaie provisoire et monnaie permanente
Une course sans fin
Le mythe du mythe de Sisyphe
> Où trouver l’amorceur ? Où trouver le frein ?
> Investissement
> Consommation
> Epargne
> La portée et l’effet de ce cloisonnement
Sur la consommation
Sur l’investissement : associer politiques de l’offre et de la demande
Ce que l’investissement n’est pas
Un rappel : l’investissement réel ne correspond pas à celui circonscrit par la littérature économique
Acheter des actions en bourse n’est ni de l’investissement ni de la consommation
L’habitat est-il de l’investissement ou de la consommation ?
> Un cloisonnement qui n’aplanirait pas totalement les oscillations de la demande
Propensions à consommer et à prêter, ou à thésauriser
Propension à investir, par un prêt ou par une prise de participation au capital
Un mécanisme à double ressort. Second principe de rentabilité de la monnaie créée
Un renversement de logique
> Une monnaie proportionnée à la rentabilité, une monnaie prédatrice de la rentabilité
> La rentabilité restera une notion multiforme
> Rentabilité = efficacité ?
L’imprudence d’ajouter de la monnaie pour soustraire des richesses
Introduire l’utilité
La notion de surplus
En conclusion
Sur la rentabilité
Sur la consommation
Sur la valeur des choses

PARTIE III - Second modèle de création de monnaie :
« Autant qu’autorisé »

1 Aligner sur une grandeur mesurable
Indexation sur une croissance
(… donc sur une possible décroissance)
> L’impossible statu quo quantitatif du fait
de ces croissance ou décroissance
> Le taux de croissance du PIB ou du PNB
Le mode de calcul et ses critiques
Le mode de calcul et ses risques
> Le taux de croissance de la population
Une logique d’héritage répartissable sur une population
(du revenu universel au legs universel)
> Incertitude sur sa vocation universelle
> Incertitude sur les montants
Trouver une source matérielle au flux monétaire
Au niveau ou au-dessus de nos besoins vitaux ?
Rééquilibrer cette création,
soit par une création parallèle (de marchandises)
soit par une destruction (de monnaie) ?
> Le temps et l’espace
> Production et productivité
Apologue de la bière et des maisons (Il n’y a de solution durable ni dans une politique de l’offre ni de la demande)
> Consommer plus pour utiliser la monnaie supplémentaire ?
> Investir plus pour utiliser la monnaie supplémentaire?
> Augmenter nos richesses durables pour utiliser
la monnaie supplémentaire ?
> Se tourner vers la productivité et la qualité

2 Une création de monnaie résultant de la productivité
Deux cas différents de progrès de la productivité
> Premier cas de figure
> Second cas de figure
> Synthèse des deux cas de figure
La parité entre la monnaie et les choses (… notion de prix)
> Rareté et utilité, sources de création monétaire
> Qualité infinie (maximum d’Utilité) & quantité infinie (extinction de la rareté)
> Le coût des choses emprisonne de la monnaie
> Plusieurs variantes émanent d’industriel
Emile-Justin Menier
Henry Ford
La dimension temporelle
> Un modèle en boucle
> Une stabilité en tendance
> Le tempo émission, production, consommation
Une chronologie sensible,
capable d’effets positifs ou négatifs
Passé, présent et futur
> Distinguer les créations relatives à la productivité
et à la production
Une piste balisée par des références antérieures
> Le rameau germano-suédois, avec Wicksell
> Synthèse des deux rameaux
> Des puzzles inachevés : Nogaro, Schumpeter, Simiand, Hayek

3 Maîtriser les émissions parallèles de monnaies permanentes
Monnaies parallèles et/ou complémentaires
> Une nouveauté millénaire
> Le difficile problème des quantités, l’insoluble problème de la qualité
> Ce que complémentarité veut dire
> Mesurer autrement ou mesurer simplement ?
> Un premier malentendu : y a-t-il besoin de plus d’argent et de plus de vitesse ?
Le danger de supprimer la gratuité du temps
Le danger d’uniformiser les rythmes monétaires
Donner du temps en prêtant de l’argent
> Un deuxième malentendu : l’investissement n’est pas une fonction monétaire spontanée
Une monnaie pour pré-acheter
Le chemin le plus court
> Un troisième malentendu : l’impératif oublié d’un circuit économique
Une boucle horizontale : être le client de son client, le producteur de son producteur
Une boucle verticale : aval-amont-aval …
Bitcoins, crypto-monnaies et maîtrise du volume total de monnaie

4 Les maîtres des monnaies
L’introuvable consensus sur leur nombre
> L’introuvable consensus sur leur statut
> Leur relatif échec dans la mesure fiable de la rentabilité
Le « 100 % monnaie »
> Encadrer une relation à haut risque entre octroi de prêts et création de monnaie
> Il existe plusieurs « 100 % monnaie »
> Commander n’est pas toujours décider
> Éclairer le 100 % monnaie
« L’argent est serviteur ou maître » – Horace.

PARTIE IV - Le prix de l’argent
Introduction
1 La valeur est mal mesurée par les monnaies permanente ou provisoire, quand l’une ou l’autre est en situation de monopole
(Rappel) Deux monnaies, soit deux formes de création puis de destruction
> Mieux définir monnaies permanente et provisoire
> Facilité de créer de la monnaie permanente,
facilité de détruire de la monnaie provisoire
> Valeur des garanties et valeur de la monnaie
Deux formes de monnaie, avec leurs travers respectifs
La suprématie de l’une ou l’autre monnaie entraînera
la prédominance de ses travers

2 Plusieurs taux d’intérêt, plusieurs optima
Premiers repères
> L’idéal réside-t-il dans la stabilité
ou non des taux d’intérêt
(dans leur fixité ou leur évolutivité) ?
> Le taux de l’argent fabriqué pour Paul, le taux de l’argent transmis de Pierre à Paul
Le taux d’intérêt de la monnaie créée par les banques
commerciales se proportionne au taux de rentabilité
de cet argent pour l’emprunteur
> Premier regard : un banquier doit-il ambitionner un taux maximum de rentabilité ou un taux minimum ?
> Deuxième regard : une fausse question
> Troisième regard : une vraie question
Le prix de l’argent permanent, lorsqu’il est prêté
Le « louage de monnaie » (sans recours à la création monétaire) : les prêts à la consommation et à la spéculation
Vision d’ensemble

3 L’exploration ancienne d’un prix de l’argent minimal
La baisse des taux décrite comme un préalable à la performance économique (pour les prêts à l’investissement)
Réfléchir à d’autres outils

4 « Ni-ni ». Ni inflation ni déflation d’origine monétaire
Hormis à zéro, l’inflation est une grandeur relative
> La modération de l’inflation – ou de la déflation –
n’a pas de repère précis
> La modération de l’inflation – ou de la déflation –
n’est pas une panacée
La déflation en tant que phase intermédiaire
> Bonne et mauvaise déflation
> « Là sont deux écueils. L’un (où) habite Scylla.
L’autre (où) la formidable Charybde engloutit l’onde ».
L’Odyssée – chant 12
> Abolir l’impôt qu’est une inflation et l’autre impôt qu’est une déflation
Une alternative à l’indexation
> Pour un prix qui soit d’abord un signal
> L’a-flation par variation de la masse ou de la vitesse monétaire
Amortir mais sans gommer l’inflation d’origine non monétaire
> Les rentiers de l’inflation ou de la déflation
Rien n’étaye le caractère naturellement inflationniste
d’un système économique
> Le temps crée-t-il l’argent ?
L’argent crée-t-il l’argent ?
> Le zéro et l’équilibre
En forme de résumé, la monnaie « c’est le progrès »

PARTIE V - Synthèse et conclusion
Synthèse – Une monnaie « pure et parfaite »
Valeur = échange ?
> 1re légitimité d’une création monétaire
> 2e et 3e légitimités d’une création monétaire
> La 1re légitimité revue sous l’angle spatial
> Rareté = besoin ?
> Peut-il y avoir rareté de la valeur ?
> Augmenter la quantité de valeur = créer réellement de la monnaie
> Rareté et inutilité
Entre permanence et provisoire
> Deux écoles complémentaires
> Viser la souplesse par la variabilité, ou la stabilité par l’invariabilité
> Deux défauts appelés à se compenser
> Deux natures complémentaires
> Bonne quantité = bonne valorisation (et vice-versa)
Conclusion

Index