Pays émergents : trois mesures pour sortir de la crise

Pendant longtemps, les pays en développement, et surtout, les émergents (Chine, Inde, Brésil, Turquie…), ont été considérés comme le moteur de la croissance mondiale. Mais le ralentissement de l’économie mondiale et la récente baisse des cours des matières premières les a mis en difficulté. Alors que peuvent faire les gouvernements pour sortir de la crise ? Voici trois propositions exposées mercredi matin lors de la conférence "Nouveau défis des émergents".

1. Renforcer la filière industrielle

Les économies qui dépendent des matières premières sont les premières atteintes par la baisse des cours du pétrole, des métaux ou encore des produits agricoles. Pour mieux résister à ces chocs, ces pays ont intérêt à diversifier leurs revenus. En renforçant leur filière industrielle par exemple, signale Patrick Artus, chef économiste à Natixis. Des industries qui produiront des biens destinés à l'exportation, ce qui contribuera à la croissance, mais aussi des biens qui répondront à la demande intérieure favorisée par l'émergence des classes moyennes dans de nombreuses économies. A condition, note Sandra Poncet, professeur et chercheur spécialiste de la Chine, d’inciter les entreprises à se réorienter vers des produits plus verts, plus sophistiqués, plus haut de gamme.

2. Favoriser l’accès à l’énergie

Pour Jean-Louis Borloo, la clé d’une croissance durable, c’est l’accès à l’énergie. La fondation qu’il a créée, « Energies pour l’Afrique », ambitionne ainsi d’électrifier le continent. Pour cela, l’ancien ministre a négocié avec plus de 40 chefs d’Etat africains et espère récolter 4 milliards de dollars pour mettre en place ce projet. Avec une priorité : de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables.

3. Capter les profits des multinationales

Pour cela, il faudrait intervient sur les prix de transfert, explique Gaël Giraud, économiste à l’Agence française de développement (AFD). Késako ? Une multinationale dispose par exemple d'une usine de voitures au Brésil. Elle vend les véhicules à très bas prix (quelques euros) à une autre filiale, située dans un paradis fiscal (les Îles Vierges par exemple). C'est cette filiale qui apposera la marque de la voiture et les revendra ensuite à l'étranger, à des milliers d'euros. L'entreprise de la multinationale ne paiera que peu d'impôts dans le pays où est implanté l'usine. Pratique légale, mais nuisible pour les pays du Sud. Car des sommes importantes échappent donc aux gouvernements, qui en auraient bien besoin pour boucler leur budget et investir dans les infrastructures, par exemple.

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