Relocaliser nos productions pour faire gagner la France

Par Laurent Wauquiez

Les Jéco ont réussi à s’imposer comme un événement de référence du monde économique. Ce succès ne doit rien au hasard. En organisant des conférences réunissant des personnalités autant qualifiées que diverses – économistes, universitaires, ingénieurs, syndicalistes, journalistes, hommes politiques, haut-fonctionnaires – les Jéco proposent à chaque édition de grands moments d’échanges et de réflexions nécessaires au débat public. Nul doute que les enjeux essentiels de nos territoires, et notamment la relocalisation de notre tissu industriel, seront au cœur des discussions.

Après une édition 2020 soumise aux contraintes du distanciel, nous ne pouvons que nous réjouir qu’une majorité des débats aura lieu cette année en physique. Avec la reprise progressive de notre économie après le choc de la crise sanitaire, ce début de retour à la normale pour les Jéco fait figure de symbole.
Cette année encore, les thèmes qui structurent et définissent les enjeux de notre époque sont au programme : approvisionnement énergétique, défis environne- mentaux, phénomène terroriste, tensions internationales, globalisation financière, pandémies mondiales. Sur ces sujets essentiels, il est capital, pour ne pas dire nécessaire, que tous les points de vue puissent être entendus.
Au vu de la gravité des défaillances révélées par la crise sanitaire, il est indispensable de débattre de questions économiques en s’interrogeant sur les leçons à tirer de cet épisode inédit. Désormais, nul ne peut contester sérieusement l’impasse que constitue notre dépendance industrielle envers des pays comme la Chine. Lors des confinements successifs, nous avons pu mesurer la place essentielle de nos entreprises, artisans, commerçants et producteurs de proximité au sein de notre tissu économique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je veux alerter tout un chacun sur le péril qui nous guette si nous nous évertuons à défendre par idéologie des dogmes déconnectés des réalités.
Depuis trop longtemps, il est entendu que la désindustrialisation de notre pays répond à la marche de l’histoire et que notre salut réside uniquement dans le développement des secteurs de services. Je conteste sans réserve ces analyses. Je suis convaincu au contraire qu’il faut enclencher dès maintenant un grand mouvement de relocalisation de nos industries et de nos emplois. Il en va de notre souveraineté mais aussi de la protection de l’environnement puisque les émissions de CO2 proviennent en extrême majorité du transport de produits importés.
Le travail que nous avons accompli à la Région Auvergne-Rhône-Alpes démontre que cela est possible. Depuis 2016, notre saine gestion budgétaire nous a permis de déployer une stratégie d’investissements massifs sur des projets concrets. En misant sur l’excellence et l’innovation de nos entreprises régionales, nous avons réussi à faire revenir sur notre territoire des activités qui avaient été complétement délocalisées.
Notre pays possède des atouts exceptionnels ; dans de nombreux secteurs, nos parcours de formation sont parmi les plus prisés du monde ; nous avons des produits artisanaux et des terroirs qui rayonnent à l’international ; parallèlement, nombre de nos entreprises, parfois des PME, sont des leaders mondiaux dans leur domaine.
J’ai la conviction profonde que si nous témoignons la confiance qu’ils méritent à nos entrepreneurs, concevons nos politiques publiques au plus près des territoires et considérons lucidement nos intérêts stratégiques, alors nous avons toutes les ressources pour la France redevienne une puissance économique de premier plan.

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