Mieux dépenser l’argent public suppose que l’on évalue les politiques publiques.
Mais l’évaluation des politiques publiques est un exercice difficile techniquement et institutionnellement. Techniquement, parce que de nombreux pièges attendent l’évaluateur : corrélation ne vaut pas causalité; il doit aussi être conscient du fait que le bénéficiaire final d’un dispositif n’est pas forcément celui qui est visé. L’évaluation est aussi difficile à mettre en œuvre institutionnellement. Un protocole rigoureux, défini si possible avant la mise en place de la politique, doit garantir l’indépendance des évaluateurs et leur accès aux données nécessaires à l’évaluation. Il doit aussi prévoir un temps de discussion. Il doit, enfin, laisser les évaluateurs libres de publier leurs résultats et de les discuter.
En pratique une évaluation crédible devrait reposer sur un triptyque formé d’un coordonnateur (Parlement, Cour des Comptes, Inspection générale des finances…), des administrations concernées et d’experts indépendants.
Des exemples étrangers montrent qu’ailleurs, plusieurs de ces difficultés ont été surmontées. La Note N°1 du Conseil d’analyse économique porte sur cette question.
Modérateur :
Chapel Jean-Paul (Éditorialiste et présentateur des chroniques et journaux télévisés de France 2)Intervenants :
Bozio Antoine (Maitre de conférences, EHESS, PSE et directeur, Institut des politiques publiques (IPP))Givord Pauline (Cheffe du département des études économiques, Insee)
Oltra-Oro Stéphanie (Professeur à l'Université de Paris XI et magistrate à la Cour des comptes)
Lebranchu Marylise (Ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique)
Trannoy Alain (Directeur d’Etudes à l’EHESS, Aix-Marseille School of Economics)