Tout le monde s’accorde à reconnaître aujourd’hui, à l’heure de la crise financière et économique mondiale, la nécessité et les vertus de la régulation. Mais une ambiguïté de taille plane sur l’extension, la force normative et les agents de cette régulation. La régulation doit-elle se réduire à un contrôle par des agences publiques ou privées de conformité à des standards (règles de transparence, de bonne gouvernance, etc.), ou s’agit-il pour l’Etat d’intervenir activement dans la vie économique (nationalisation, fixation de plafonds de revenus, interdictions de stock-options, des paradis fiscaux, etc.) ? Les politiques économiques et fiscales nationales de ces derniers mois semblent faire pencher la balance aujourd’hui du côté d’une régulation forte, directement pilotée par l’Etat, à la façon de New Deal américain des années 1930. D’un autre côté, beaucoup d’acteurs et de théoriciens de l’économie continue à défendre une soft régulation, assurée par voie de délégation par des acteurs et institutions privées ou parapubliques. Pareil régime est-il finalement si éloigné de ce que le sociologue Karl Polanyi appelait l’utopie du marché autorégulateur, réduisant la régulation à une équilibration entre forces mises en rapport sur un marché, et dissolvant l’identité du régulateur dans la multitude des agents économiques, à la fois acteurs et juges de leur propre jeu ?
La table ronde sera consacrée à l’exposé et à la discussion de ces enjeux sous-jacents aux différents usages de la terminologie de la régulation.
Entrée libre pour cette conférence
Intervenants :
Gialdini Laurence (Directrice du département finances ESDES Lyon )d'Hombres Emmanuel (Enseignant chercheur Philosophe, Chaire d'Éthique au travail UCL Lyon)
Fondecave Hubert (Directeur Général d'Ethiea Gestion)
Derue André (Avocat associé)
Pellerin Elise (Analyste éthique Ethiea Gestion)