Trois ans après le début de la crise grecque, les dirigeants de la zone donnent l'impression d'avoir été dépassés par une crise qui s'est propagée à des pays de grande taille et s'est muée en une triple crise : crise de dettes souveraines, crise bancaire et crise de compétitivité. Le paradoxe aujourd'hui est qu'alors que la solution à la crise appelle à davantage de solidarité (en plus de la surveillance renforcée) entre Etats-membres, cette solidarité est rendue de plus en plus difficile par l'augmentation rapide des sommes en jeu. Si l'euro survit, il est probable que ce sera sous un visage très différent, combinant intégration politique, surveillance centralisée des banques comme des budgets publics et transferts entre Etats membres. Tout dans cette nouvelle zone euro reste à construire. On peut sans peine anticiper que si cette intégration plus poussée se fait, elle ne concernera pas nécessairement tous les participants actuels à l'euro et pourrait bien accentuer l'écart entre le "dehors" (représenté par le Royaume-Uni) et le "dedans" (soutenu par le couple franco-allemand)... à condition que les Etats "dedans" surmontent-eux-mêmes leurs divergences.
Intervenants :
Goulard Sylvie (Institut franco-allemand (DFI))Guérot Ulrike (Representative for Germany & Senior Policy Fellow European Council on Foreign Relations)
Bénassy-Quéré Agnès (Sous-gouverneure de la Banque de France)
Valla Natacha (Doyenne de l'École du management et de l'innovation de Sciences Po)
Rey Hélène (Professor of Economics - London Business School)