La France s’interroge sur sa croissance. Elle est, parmi les pays développés, l’un de ceux qui ont le mieux résisté à la crise, avec un repli de son produit intérieur brut limité à 2,6 % en 2009 contre 4,7 % en Allemagne. Et cependant l’hypothèse d’un déclin durable non seulement par rapport aux économies émergentes mais aussi par rapport aux partenaires européens surplombe les débats français sur les enjeux de l’après-crise.
La France ne manque pourtant pas d’atouts. Un dynamisme démographique que confirment les dernières projections de l’INSEE, la capacité avérée d’attirer les investissements internationaux, l’excellence universitaire et des infrastructures de qualité devraient concourir à faire de la France une des économies développées les plus dynamiques. Mais l’érosion de la productivité que les statisticiens constataient dès avant la crise et les interrogations lancinantes sur notre capacité à maintenir ou renouveler nos avantages comparatifs sur les marchés mondiaux se doublent désormais de questions nouvelles sur l’impact à long terme de la crise : impact sur notre appareil productif, sur nos emplois et sur notre capacité à innover.
Aucune de ces questions n’est spécifique à la France. Elles trouvent cependant un écho particulier dans un pays soucieux de maintenir son rang de cinquième économie mondiale, qui cherche à préserver un modèle social construit pendant une période de forte croissance et dont les passifs accumulés (dette publique et engagements sociaux) ne seront honorés que s’il parvient à la fois à mettre en œuvre un effort budgétaire sans précédent et à infléchir à la hausse sa croissance. Bref, la France a plus que tout autre pays besoin de croissance.
L’objectif de cette conférence sera de préciser la réflexion sur les politiques à mettre en œuvre pour réaliser cette croissance durable et sur le modèle de croissance qui assurera sa durabilité.
Intervenants :
Lemoine Mathilde (Directeur des Etudes économiques et de la Stratégie marchés (HSBC - France))Coeuré Benoît (Président de l’Autorité de la concurrence)
Aghion Philippe (Professeur au Collège de France, Chaire «Institutions, Innovation, et Croissance»)
Rabault Valérie (Vice-Présidente de la Commission des Finances et Députée de Tarn-et-Garonne)