Toutes les économies courent après le plein emploi. Si l’Allemagne fait figure aujourd’hui de référence, c’est beaucoup moins pour son taux de croissance, qui finalement diffère assez peu de celui de la France que pour son taux de chômage ou d‘emploi. Ce graal n’en reste pas moins une notion dure à saisir est à objectiver. Les contours du travail et du temps de travail deviennent d’une part de plus en plus difficiles à cerner dans une économie collaborative. D’autre part, les modèles de référence nationaux en termes de plein emploi, autrement dit, ceux qui réussissent cette double prouesse d’un taux d’emploi élevé et d’un taux de chômage structurellement faible, donnent l’impression d’avoir créé au mieux un purgatoire plutôt qu’un paradis du plein emploi. Ce qui diffère aujourd’hui entre une économie au plein emploi et une économie qui ne l’est pas, c’est sa capacité à engendrer des petits jobs, fractionnés, intermittents, souvent partiellement solvabilisés par la puissance publique, en lieu et place du chômage, au sens statistique du terme. Enfin, l’évolution même de la structure productive semble laisser de moins en moins d’espace à des secteurs de déversement. Faut-il dès lors enterrer le mythe du plein emploi ?
Modérateur :
L'Hour Marion (Journaliste à France Inter, chef-adjointe du service Economie et social)Intervenants :
Giraud Pierre-Noël (Professeur d'économie à Mines ParisTech et à Paris Dauphine)Naboulet Antoine (Responsable de projet et directeur adjoint du département Travail – Emploi - Compétences de France Stratégie)
Debonneuil Michèle (Inspecteur général des Finances)
Guaino Henri (Député des Yvelines)
Passet Olivier (Directeur des synthèses économiques, Xerfi)