Les Banques Centrales pourraient être tentées, après la crise, de revenir à leurs objectifs et à leurs moyens d'action traditionnels: contrôle de l'inflation par les politiques monétaires conventionnelles, c'est-à-dire essentiellement par le maniement des taux d'intérêt à court terme. Mais la crise a révélé le besoin que les Banques Centrales jouent un rôle très élargi:
- supervision des banques, avec l'information privilégiée sur la situation des banques dont elles disposent ;
- participation à la supervision "macro-prudentielle" des pays et des politiques économiques ;
- stabilisation des prix des actifs (obligations, et même au-delà), en raison de l'incapacité des marchés financiers à fixer des prix raisonnables pour beaucoup de classes d'actifs (échec de la "discipline de marché").
Les Banques Centrales voudront-elles assurer ce rôle élargi? Accepteront-elles d'intervenir sur les marchés des actifs financiers autres que les titres à très court terme, malgré leurs réticences connues (aléas de moralité, capacité à fixer des "bons" prix)? Y a-t-il alors risque de conflits d'intérêts ou de conflits d'objectifs?
Intervenants :
Artus Patrick (Économiste, membre du Cercle des Économistes)Coeuré Benoît (Président de l’Autorité de la concurrence)
Pisani-Ferry Jean (Senior Fellow, Bruegel )
Noyer Christian (Gouverneur de la Banque de France)
Ragot Xavier (Président de l’OFCE, Directeur CNRS)
Visco Ignazio (Gouverneur de la Banque d'Italie)