Le rôle des banques centrales après la crise (vidéo disponible)

Conférence organisée le

Les Banques Centrales pourraient être tentées, après la crise, de revenir à leurs objectifs et à leurs moyens d'action traditionnels: contrôle de l'inflation par les politiques monétaires conventionnelles, c'est-à-dire essentiellement par le maniement des taux d'intérêt à court terme. Mais la crise a révélé le besoin que les Banques Centrales jouent un rôle très élargi:
- supervision des banques, avec l'information privilégiée sur la situation des banques dont elles disposent ;
- participation à la supervision "macro-prudentielle" des pays et des politiques économiques ;
- stabilisation des prix des actifs (obligations, et même au-delà), en raison de l'incapacité des marchés financiers à fixer des prix raisonnables pour beaucoup de classes d'actifs (échec de la "discipline de marché").

Les Banques Centrales voudront-elles assurer ce rôle élargi? Accepteront-elles d'intervenir sur les marchés des actifs financiers autres que les titres à très court terme, malgré leurs réticences connues (aléas de moralité, capacité à fixer des "bons" prix)? Y a-t-il alors risque de conflits d'intérêts ou de conflits d'objectifs?

Modérateur :

Lechypre Emmanuel (Editorialiste à BFM TV et BFM Business)

Intervenants :

Artus Patrick (Économiste, membre du Cercle des Économistes)
Coeuré Benoît (Président de l’Autorité de la concurrence)
Pisani-Ferry Jean (Senior Fellow, Bruegel )
Noyer Christian (Gouverneur de la Banque de France)
Ragot Xavier (Président de l’OFCE, Directeur CNRS)
Visco Ignazio (Gouverneur de la Banque d'Italie)

Vidéo de la conférence :


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Intervenants : Patrick Artus (Directeur de la Recherche et des Etudes Natixis),  Benoît Coeuré (Membre du directoire de la Banque centrale européenne),  Christian Noyer (Gouverneur de la Banque de France), Jean Pisani-Ferry (Directeur de Bruegel),  Xavier Ragot (Professeur associé, Paris School of Economics) et Emmanuel Lechypre (BFM TV et BFM Business)




Les documents associés à la conférence

Le fondement présent des politiques monétaires de la grande majorité des Banques Centrales est la théorie de la crédibilité des Banques Centrales dans la lutte contre l’inflation. Elle a été développée au début des années 1980 après la grande poussée d’inflation liée aux deux chocs pétroliers de 1974 et de 1979.

Mais maintenir la crédibilité anti-inflationniste est-il aujourd’hui le problème central des Banques Centrales ? Il nous semble qu’elles sont plutôt confrontées :
- à des situations d’excès d’endettement ;
- à des anomalies de valorisation des actifs financiers ; à des niveaux infondés, dans un sens ou dans l’autre, des primes de risque ;
- à des équilibres déflationnistes, où le problème de la Banque Centrale devient de garantir crédiblement le retour d’une inflation suffisante, la crédibilité anti-inflationniste visuelle étant alors contre-productive.

Il s’agit alors dans le Monde contemporain, d’assurer la stabilité financière, la valorisation correcte des actifs et l’absence de déflation que d’éviter l’inflation. Il faut sans doute reconstruire, à partir des problèmes contemporains, la théorie et les principes d’action des Banques Centrales, ainsi que les instruments de la politique monétaire.