L'utilisation de la force à des fins économiques (blocus, embargo) a été de tout temps utilisée par les pays belligérants pour tenter de forcer la victoire d'un des deux camps. Depuis la fin de la première guerre mondiale, les sanctions économiques ont été utilisées comme un outil diplomatique, par la Société des Nations puis par l'Onu, mais aussi par les puissances occidentales, en complément ou en substitution aux sanctions multilatérales, pour exercer une contrainte sur les États agissant de manière jugée néfaste pour la paix et la sécurité internationale.
Longtemps centrées sur le commerce international, les sanctions économiques ont considérablement évolué au cours des dernières années, reflétant en cela l’intensification et la complexification des échanges économiques internationaux : qualifiées de "smart", elles visent désormais certaines activités, certains secteurs de l'économie plutôt qu'un pays dans son ensemble, elles se veulent graduelles et réversibles.
La question de l'efficacité des sanctions n'a cessé d'être posée, notamment par les économistes, qui s'interrogent sur le bilan coût-avantage des mesures. Une étude célèbre du Peterson Institute portant sur près de 200 cas de sanctions sur les 100 dernières années conclut à la réussite dans un cas sur trois.
Pour être efficaces ces sanctions devraient être l'objet d'un consensus international, si possible dans le cadre des Nations Unies. De fait, c'est rarement le cas. Dès lors, que peut-on dire de "l’efficacité" des sanctions économiques ? On abordera la question à travers plusieurs exemples : Cuba, l'Iran, la Russie, la Corée du Nord.
Intervenants :
Allard Patrick (Consultant auprès du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie, ministère des Affaires étrangères et du développement économique.)Leleu Jérome (Doctorant en Sciences Economiques à l'EHESS (TSD))
Coville Thierry (Professeur d'économie à Novancia Business School et chercheur à l'IRIS)
Péron-Doise Marianne (Senior Chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire, Paris )