Depuis l'accident de Fukushima, la question du risque nucléaire est devenue au moins aussi importante dans le débat public et politique que les autres grandes questions liées à la façon dont nous obtenons notre énergie : changement climatique, sécurité des approvisionnements, coûts.
Si les économistes ont depuis longtemps intégré le risque au cœur même de la pensée économique, certains soutiennent que ces analyses ne sont pas pertinentes quand il s’agit d’évènements risqués dont la probabilité d'occurrence est extrêmement faible mais les conséquences potentiellement catastrophiques. L'accident nucléaire entre clairement dans cette catégorie. La table ronde sera ainsi pour partie consacrée à une réflexion sur la possibilité d'analyser rationnellement ce type de risque.
Il faut bien sûr mettre en regard du risque les bénéfices du nucléaire pour la collectivité : la filière nucléaire nous permet d’avoir accès à une énergie très bon marché, de capitaliser un savoir-faire technologique, qui nous procure un certain leadership international, de maintenir un tissu important d’emplois domestiques hautement qualifiés et non délocalisables, et d’assurer une certaine indépendance énergétique. Comment l’analyse économique peut-elle mettre en regard le risque et ces bénéfices, afin d’éclairer les arbitrages des décideurs publics ? La table ronde s’attachera également à faire le point sur cette question cruciale.
Intervenants :
Ayong Le Kama Alain (Professeur de sciences économiques (Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense) Président de la French Association of Environmental and Resource Economists)Grandjean Alain (Président de la Fondation pour la Nature et l’Homme)
Laponche Bernard (Consultant international indépendant dans les domaines de l’énergie et de l’efficacité énergétique)
De l'Epinois Bertrand (Directeur des normes de sureté chez Areva)
Schubert Katheline (Professeure émérite des sciences économiques, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Percebois Jacques (Professeur Emérite, Université de Montpellier)