Dans toutes les disciplines, la confrontation des opinions constitue l’un des moteurs du progrès des connaissances. Dans les sciences sociales et tout particulièrement en économie, les controverses jouent un rôle d’autant plus essentiel que les objets de la théorie évoluent dans l’espace et dans le temps, et que les énoncés théoriques ne sont pas neutres mais souvent performatifs : ils contribuent à produire le monde qu’ils veulent décrire. Or chaque approche, théorique ou méthodologique, contient des impensés qui doivent être discutés si l’on veut éviter qu’ils ne deviennent définitivement des points aveugles de la pensée. Pour cela, les controverses sont nécessaires et mêmes souhaitables. En tenant compte des évolutions récentes de la pensée économique, nous voulons nous interroger sur l'évolution, prévisible ou souhaitée, des controverses théoriques ou méthodologiques. Sur quels objets, théoriques ou méthodologiques, les controverses futures devraient-elles porter ? Quelles positions peuvent-elles opposer? A quels adversaires chacun souhaiterait-il s’affronter? Peut-on, enfin, faire apparaître des "accords sur les désaccords", c'est-à-dire des convergences sur les questions importantes à soulever et à débattre?
Intervenants :
Guesnerie Roger (Professeur émérite au Collège de France et Président d’honneur de l'Ecole d'économie de Paris)Landais Camille (Professeur d'économie à la London School of Economics)
Orléan André (Directeur de recherches CNRS)
Trannoy Alain (Directeur d’Etudes à l’EHESS, Aix-Marseille School of Economics)