Taxer les riches pour réduire les inégalités ? (vidéo disponible)

Conférence organisée le

Pour assurer le financement de la transition climatique et réduire ses effets anti-redistributifs, la question de la fiscalité des riches est sur le tapis, avec notamment la création d’un ISF vert (rapport Pisani Mahfouz). Au niveau européen, une initiative citoyenne européenne est en cours sur le même sujet, pour demander la création d’un impôt européen sur les grandes fortunes, qui viendrait renforcer un budget commun aujourd’hui quasiment inexistant. Au niveau mondial enfin, dans la lignée du taux d’imposition minimal mis en place par l’Ocde (et entré en vigueur cette année), un autre pilier cette fois sur un niveau d’imposition minimal des milliardaires au niveau mondial pourrait émerger (cf. G20 Brésil). Quels effets attendre de telles mesures, à la fois en termes de recettes supplémentaires (et donc dans le contexte actuel de potentiel pour une réduction des déficits autrement que par la réduction des dépenses), de modification des comportement, de réduction des inégalités ?


Oeconomicus a sélectionné pour vous :

Modérateur :

Cugny Emmanuel (Chroniqueur, éditorialiste économique à France Info ; membre du bureau de l'Ajef )

Intervenants :

André Mathias (Expert au Département des comptes nationaux, Insee)
Bozio Antoine (Maitre de conférences, EHESS, PSE et directeur, Institut des politiques publiques (IPP))
Guillaud Elvire (Maître de conférences en sciences économiques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Vidéo de la conférence :

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Introduction

Introduction au thème par les intervenants

Faut-il seulement "taxer" les riches pour réduire la pauvreté ?

Quel consentement à l'impôt ?

Elargir le concept de redistribution

Débat

Qui paye quoi (chez les plus riches) ?

Comparaison internationale des taux de prélèvement

Quelle réduction des inégalités

Comment réduire les inégalités ?

Questions de la salle

Une harmonisation européenne ?

La question de l'évasion fiscale

Héritage et niveau de richesse

Une fiscalité sur la surconsommation

Est-ce qu'il y a une augmentation des inégalités

Impôt universel ou tva, solution ?

En conclusion, quelles réformes ?


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Intervenants : Mathias André (Expert au Département des comptes nationaux, Insee) ; Antoine Bozio (Maitre de conférences, EHESS, PSE et directeur, Institut des politiques publiques (IPP)) ; Elvire Guillaud (Maître de conférences en sciences économiques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Emmanuel Cugny (Journaliste-chroniqueur éditorialiste économique, franceinfo - Président, AJEF (Association des journalistes économiques et financiers))




Les documents associés à la conférence

Deux graphiques utilisés par Antoine Bozio :

  • Taux d'imposition moyen en fonction du revenu fiscal
  • Taux d'imposition moyen en fonction du revenu économique



Graphique montrant la relation entre le taux de taxation et le niveau de progressivité de la taxation




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

Insee Première n°2022, 05/11/2024 (étude cité par Mathias André)

En 2022, le revenu national net, égal à l’ensemble des ressources des agents économiques résidents, est en moyenne de 32 700 euros par habitant et de 46 700 euros par unité de consommation (UC). Cette moyenne couvre de fortes disparités. Avant redistribution, le revenu primaire élargi moyen par UC est de 114 700 euros pour les 20 % les plus aisés, contre 9 800 euros pour les 20 % les plus modestes.

Après intégration de l’ensemble des transferts (prélèvements, prestations sociales monétaires et bénéfices des services publics), le niveau de vie élargi des 20 % les plus aisés s’élève en moyenne à 78 700 euros par UC et celui des 20 % les plus modestes à 30 400 euros par UC. Au milieu de l’échelle des revenus, ces transferts augmentent de 16 % le niveau de vie. Au total, 57 % des personnes reçoivent en net plus qu’elles ne versent au titre de cette redistribution élargie.

Le revenu disponible net des ménages, mesuré après prélèvement des impôts directs et versement des prestations sociales monétaires mais sans valoriser les services publics, s’élève en moyenne à 32 200 euros par UC en 2022. Il est 5,5 fois plus élevé pour les 10 % les plus aisés que pour les 10 % les plus modestes.