Pourquoi fait-on monter les usagers des bus par l’avant ? Triche t-on moins à l’assurance si on signe sa déclaration d’incident en haut de la première page ?
La fraude prend des formes variées (fraude fiscale, corruption, fraude dans les transports en commun). Même si elle n’a pas toujours des implications monétaires immédiates (fraude aux examens, fraude scientifique), elle représente des sommes considérables à la fois en termes de manque à gagner et de coûts de prévention et de détection.
Dans la lignée de « l’économie du crime », les économistes ont longtemps cherché à expliquer la fraude par un calcul rationnel de l’individu comparant ses bénéfices (revenu accru) et ses coûts (risque de sanction). Pourtant cette approche a montré ses limites.
Sous l’influence de l’économie comportementale, d’autres déterminants ont été identifiés. En particulier, les individus sont hétérogènes, certains sont inconditionnellement honnêtes ou malhonnêtes, la plupart sont sensibles au coût moral de la fraude, à l’exemple de leurs pairs, à l’utilisation qui est faite des revenus fiscaux, au taux de taxation, etc.
Dès lors, comment concevoir des politiques plus efficaces ? Faut-il privilégier la sanction ou l’incitation positive à l’honnêteté ? L’appel à la moralité a t-elle un effet ? Peut-on utiliser des « nudges » pour favoriser les comportements honnêtes ?
Intervenants :
Aubaret Daniel (Directeur Exécutif, Marketing, de Kisio)Deffains Bruno (Professeur Université Panthéon-Assas CRED)
Villeval Marie Claire (Directrice de Recherche CNRS, GATE)
Jacquesson Pascal (Directeur Général de Keolis Lyon )