En pleine phase d'interrogation sur les mérites du développement économique mondialisé, face notamment aux crises grecque et irlandaise, la figure de l'économie de proximité apparaît de plus en plus souvent chez les éditorialistes, les acteurs politiques ou simplement les citoyens. Qu'elle soit perçue comme une économie résidentielle, centrée sur la consommation des résidents d'un territoire, ou comme une économie de proximité, visant à raccourcir les distances au maximum entre producteurs et consommateurs, l'économie du local reprend du galon. L'artisanat, le commerce de proximité, les TPE et structures de l'économie sociale et solidaire locales représentent de fait, dans la plupart des pays européens, plus de 60% des effectifs et du PIB. Et pourtant, les politiques publiques comme les thèses économiques principales semblent ignorer ce pan entier de l'économie.

Moins attirante pour les élus comme pour les économistes que l'économie mondiale et les thèses radicales ou libérales à leur propos, trés absente dans les représentations de l'opinion publique sur l'économie, difficile à observer autant qu'à dénombrer ou modéliser, l'économie de proximité est pourtant au coeur du débat actuel sur la transition écologique de l'économie. Elle alimente les polémiques récentes sur la "démondialisation". L'économie de proximité constitue t-elle un champ pertinent d'action publique ? Peut-elle véritablement permettre de changer de modèle économique, autour des objectifs de réduction de l'empreinte écologique, d'accès à l'emploi pour le plus grand nombre, d'intensification de la production de valeurs ajoutées locales par une efficacité accrue, ou encore de renforcement des solidarités et de la démocratie ? Le "small is beautiful" est-il de retour, les territoires sont-ils les chaînons manquants de la nouvelle économie ?

Cette conférence sera en partie retransmise sur RCF