Le professeur Fortin a obtenu un Ph.D. en sciences économiques de l’University of California, Berkeley en 1979. Il a fait l’essentiel de sa carrière comme professeur au département d’économique de l’Université Laval. Depuis 2001, il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie des politiques sociales et des ressources humaines.

Le professeur Fortin a reçu en 1997 le Prix de la Société canadienne de sciences économiques (SCSE) qui récompense le meilleur chercheur en sciences économiques au cours des six dernières années. Il a aussi été vice-président et président de la SCSE et il est membre de la Société royale du Canada depuis 2000.

Il a été actif au sein de plusieurs centres de recherche spécialisés dans le domaine de l’analyse économique. Il a été directeur pendant sept ans du Centre de recherche en économie et finances appliquées (CRÉFA) de l’Université Laval. Il est Fellow du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) depuis 1993. Il est co-fondateur du Centre interuniversitaire de recherche sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPÉE) qui a vu le jour en 2001 et qui regroupe plus d’une quarantaine de chercheurs universitaires en sciences économiques du Québec.

Il a été chercheur invité dans plusieurs organismes de recherche et d’enseignement prestigieux, dont le Massachusetts Institute of Technology, l’Université de Paris 1, l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris, , l’Université de Lyon 2, le Département et Laboratoire d'Économie Théorique et Appliquée (DELTA), le Laboratoire de microéconomie appliquée (LAMIA) et le Groupe d’Analyse et de théorie économique (GATE).

Il a publié plus d’une cinquantaine d’articles dans des journaux scientifiques de renommée internationale. Ses recherches ont été publiées dans des revues telles que American Economic Review, Journal of Political Economy, Journal of Econometrics, Economic Journal, Journal of Public Economics, Journal of Labor Economics, Journal of Human Ressources, Economics Letters, Journal of Risk and Uncertainty, Canadian Journal of Economics, International Regional Science Review, Revue d’analyse économique et Revue économique. Il a publié trois livres et de nombreux articles dans des ouvrages collectifs.

Une des pierres angulaires des contributions du professeur Fortin est l’analyse de l’impact de la fiscalité et des transferts sociaux sur les comportements individuels sur le marché du travail. L’idée de base peut se formuler ainsi. Lorsque le gouvernement intervient en modifiant par exemple les taux marginaux d’impôt ou les paramètres des programmes sociaux, il affecte les incitations auxquelles font face les individus sur ce marché. Par exemple, une variation des taux d’impôt sur le revenu peut influencer de nombreux choix individuels: participation au marché du travail, temps consacré à la production domestique, investissement en capital humain (éducation, formation sur le tas, recherche d’emploi,…), choix occupationnels, participation à l’économie souterraine, participation du conjoint au marché du travail, choix du lieu de résidence.

Dans un volet complémentaire de ses recherches, le professeur Fortin a analysé le fonctionnement de l’économie souterraine et l’impact de la fiscalité, des transferts sociaux et des politiques de contrôle fiscal sur les incitations à frauder le fisc ou à travailler au noir. Ces études ont été effectuées à partir d’enquêtes sur le terrain qu’il a réalisées avec ses collaborateurs ou en laboratoire expérimental. Il a aussi cherché à quantifier l’importance relative de l’économie souterraine au Québec et il a évalué les effets de voisinage et d’opprobre sociale sur la décision de travailler au noir. Il a publié les résultats de ses travaux dans un livre ainsi que dans des revues telles que American Economic Review, Economic Journal et Journal of Public Economics. Il a aussi généralisé son approche analytique à l’étude de l’économie informelle dans les pays en développement (en particulier au Cameroun), ce qui a donné lieu à une autre publication dans le Journal of Public Economics.