Annick Laruelle



Professeur de recherche Ikerbasque au département d’économie de l’Université du Pays Basque (Bilbao, Espagne)


Présentation :

Annick Laruelle est professeur de recherche Ikerbasque au département d’économie de l’Université du Pays Basque (Bilbao, Espagne). Elle est ingénieur civil en mathématiques appliquées, diplômée de l’Université de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique). Elle a obtenu son doctorat d’économie de la même université en 1998, avec une thèse dédiée aux processus décisionnels, notamment appliqués à l’Union Européenne. Elle a été enseignant-chercheur dans plusieurs universités européennes : l’Université de Louvain, celle d’Alicante, et l’Université de Caen Basse-Normandie. Depuis 2008 elle occupe un poste de recherche à l’Université du Pays Basque. Elle enseigne toutefois la théorie des jeux dans le master en économie et supervise des étudiants de doctorats.

Ses questions de recherche concernent les processus décisionnels, et les problèmes de discrimination. Des questions plus précises qu’elle a considérées sont les suivantes. Comment devraient être distribués les votes au Conseil des Ministres européen ? Quand devraient être utilisée la majorité simple plutôt que la majorité des 2/3 ou l’unanimité ? Le principe d’égalité tel que « une personne, une voix » peut être utile pour fournir une réponse à ces questions. Toutefois la réponse peut être plus complexe lorsque –comme c’est le cas au Conseil des Ministres- les membres du comité représentent des pays de tailles très différentes. Une autre question qu’elle a étudiée récemment concerne la possibilité de comptabiliser des votes qui seraient « négatifs » ou «contre» des candidats. En effet dans la plupart des systèmes électoraux actuels, la possibilité d’exprimer explicitement un vote «contre» n’est pas offerte. Elle a abordé cette question de façon théorique et également expérimentale. En particulier elle a testé une méthode de vote où les électeurs pouvaient explicitement voter « contre » lors de l’élection présidentielle française de 2017. En termes de discrimination, elle a utilisé la théorie des jeux pour expliquer comment une différence a priori artificielle peut conduire à une réelle discrimination. Cette recherche offre une base théorique à une expérience de biologie réalisée avec des poulets. Marquer des poulets conduisait à ce que ceux-ci soient plus agressés par leurs congénères. Plus récemment, elle s’est également intéressée à la relation entre la connaissance et l’usage des langues minoritaires. En effet la connaissance d’une langue minoritaire par une grande partie de la population ne suffit pas pour que cette langue soit très utilisée. Une de ses recherches tente d’expliquer le mécanisme à partir de la théorie du choix social.