Les territoires sont des construits sociaux. Ils évoluent, se transforment au gré des mutations sociales, politiques et institutionnelles. L’économie sociale, dès son origine, a toujours accordé une place importante à leur prise en compte.

En tant que construits sociaux, ils concourent à influencer les acteurs, ils participent de la construction des représentations sociales et produisent des césures – des frontières – dont les effets sont multiples (différences dans la prise en charge, différences juridiques…). De plus, ils peuvent aussi avoir une incidence non négligeable sur l’efficacité des politiques en général et des dispositifs spécifiques en particulier. Les territoires ne sont pas neutres d’un point de vue socioéconomique. Ils ne peuvent pas être résumés à un simple point dans l’espace.

Les territoires sont aussi riches d’innovations dans l’économie sociale en général et les politiques sociales en particulier. Les introductions de minima sociaux à l’échelle locale (minimum social garanti à Grande Synthe, revenu d’autonomie pour les jeunes dans le département de la Loire Atlantique) constituent des initiatives récentes qui soulignent à la fois les ressources et la capacité d’intervention des acteurs au niveau territorial.

Le présent ouvrage permet d’avoir une vision actualisée et assez générale des rapports entre l’économie sociale et les territoires. Or, ces rapports sont à double sens. Les territoires, de par leurs spécificités, leur histoire…, viennent interpeler les approches de l’économie sociale en général et les politiques sociales en particulier. Mais dans le même temps, l’économie sociale permet d’obtenir des éclairages nouveaux et pertinents sur les territoires.