La croissance verte contre la nature - Critique de l'écologie marchande

Auteur(s) :

Tordjman Hélène


Editeur : Éditions La Découverte
Isbn : 9782348067990
Nombre de pages : 352 pages.
Prix : 22.00€
Parution : mars 2021
Public : tous publics
Essai

Présentation éditeur

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n’ayant jamais existé pour leur faire produire de l’essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d’un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l’information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes… Telles sont quelques-unes des « solutions » envisagées aujourd’hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New Deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Sont-elles vraiment en mesure de préserver la planète ?
En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de « croissance verte », Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s’attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants « biosourcés » intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l’élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s’approprier l’ensemble de la chaîne alimentaire, l’attribution de prix aux « services écosystémiques », le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d’une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature.
Loin d’opérer la rupture nécessaire avec le système économique qui nous conduit à la ruine, ce mouvement témoigne en réalité d’une volonté de maîtrise et d’instrumentalisation de toutes les formes de vie sur Terre et d’une foi inébranlable dans les mécanismes de marché. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à engager pour tracer enfin une autre voie.

Table des matières :

Introduction
Remarques générales sur le langage et le vocabulaire
1 - La convergence NBIC, un projet de société
« Des technologies convergentes pour augmenter la performance humaine » : une utopie en marche
De la convergence NBIC à la « bioéconomie »
2 - Quand la recherche de l’efficacité se retourne contre elle-même : la contre-productivité des agrocarburants
Les agrocarburants de première génération : pollutions multiples et perte de souveraineté alimentaire
Les agrocarburants « avancés » : nouvelles solutions, nouveaux problèmes
3 - Des semences « augmentées », ou la science au service de nouvelles enclosures
La privatisation des variétés végétales
Progrès scientifique et extension de la propriété intellectuelle
Les brevets sur les procédés d’obtention : les nouvelles techniques d’obtention variétale
4 - Protéger la nature à l’ère contemporaine : « capital naturel » et « services écosystémiques »
La financiarisation des esprits
Les institutions de la conservation de la nature
L’émergence d’une gouvernance internationale : le pouvoir de la «soft law»
5 - La dématérialisation de la nature : une nouvelle classe de marchandises fictives
Le grand inventaire des manifestations de la vie sur Terre
L’évaluation monétaire des services écosystémiques
Les dispositifs de valorisation des services écosystémiques
6 - Faire confiance à la finance ?
Des outils pour orienter l’investissement vers des activités « vertes »
Le rôle crucial des benchmarks ESG
La gestion des risques : des produits financiers « adossés » à la nature
Conclusion. Changer de cap : quelques pistes de réflexion et d’action
À l’échelle microéconomique
À l’échelle mésoéconomique
À l’échelle macroéconomique
Remerciements.

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