200 millions de personnes dont plus de 20 en situation irrégulière. Les déplacements de population se mondialisent et surtout, ils changent de nature, du voyage pénible et dangereux des réfugiés politiques ou environnementaux, au trafic criminel des personnes ou à la migration des « cerveaux ». Débats nationaux et relations internationales… donnent le « la » pour une gouvernance mondiale des mouvements migratoires et pour un droit à la mobilité des migrants. Hier circonscrites à quelques pays d’accueil et à quelques régions de départ, dans un espace souvent marqué par un passé colonial, les migrations se mondialisent et changent de nature : les personnes concernées ne sont plus seulement des ruraux analphabètes mais davantage des urbains scolarisés issus de classes moyennes aspirant à un mieux-être économique, mais aussi politique, social et culturel. Certains pays d’émigration sont par ailleurs devenus pays d’accueil, les migrations économiques sud-sud se développent. Après avoir posé les grandes caractéristiques des mouvements migratoires, l’atlas détaille différentes « zones du monde » : 1) l’Europe qui continue d’être un pôle d’attraction important ; 2) les régions qui sont entrées dans la mobilité (le monde russe, l’Asie du sud et du sud-est, l’Afrique, l’Asie continentale), les migrations « sud-sud » et les lieux de tensions et de redéfinitions politiques ; 3) le Nouveau Monde avec sa tradition « multiculturaliste » qui reste une terre d’immigration historique (Etats-Unis, Canada, Amérique latine et Australie). Cet atlas sorti en 2005 est devenu un classique. La nouvelle édition comprend une actualisation complète des données et pose 4 nouveaux enjeux : a) comment vivra-t-on dans les villes globales de New York à Lagos (nouvelles mobilités, violences urbaines et multiculturalisme) ; b) migration comme enjeu de développement pour les pays d’origine et les pays d’accueil ; c) le phénomène nouveau des réfugiés environnementaux ; d) la nécessaire gouvernance mondiale des migrations : le droit à mobilité, le droit des migrants, les conditions d’accès à la nationalité pour les personnes installées ?