Montchrestien et Cantillon - Le commerce et l'émergence d'une pensée économique

Auteur(s) :


Guery Alain

Collectif
Editeur : ENS Editions
Isbn : 978-2-84788-216-2
Nombre de pages : 456 pages.
Prix : 35.00€
Parution : juin 2011
Public : tous publics
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Présentation éditeur

Comment est apparue la catégorie de pensée des phénomènes sociaux que nous englobons aujourd'hui sous le terme d'économie, mot désignant autrefois un ordre de la vie domestique ? Une question de cette importance, pourtant assez négligée, trouve une réponse dans les écrits sur le commerce qui privilégient la mise en rapport des échanges avec la production plutôt que la résolution de questions pratiques.
Deux ouvrages émergent de ce point de vue. Le Traité de l'œconomie politique (1615) de Montchrestien envisage la possibilité d’un autre ordre de la vie sociale en prônant le respect des règles qui conditionnent l’échange et la production en les liant l’un à l’autre, ce qui amène son auteur à les définir. L’Essai sur la nature du commerce en général (1755) de Cantillon envisage ces règles de manière plus analytique, inaugurant la forme majeure du savoir économique venue jusqu’à nous, mais l’isolant aussi des autres approches des relations sociales.
Travaillant ensemble, au sein d’un même groupe de recherches, les historiens, économistes et philosophes réunis ici, spécialistes de diverses périodes et sociétés, ont posé aux deux ouvrages fondateurs les mêmes questions sur leurs appareils de référence et sur leurs éventuelles connivences intellectuelles. Ils ont mesuré l’efficacité des concepts élaborés par les deux auteurs en les testant, d’une part au sein même de leurs œuvres, par examen de l’appréhension de l’espace, de la population, de la monnaie, du pouvoir, qu’ils permettaient ; et d’autre part hors d’elles, en appliquant certains de ces concepts, tel celui d’entrepreneur, à l’analyse de situations historiques étrangères au contexte d’apparition de ces œuvres. Montchrestien en sort réhabilité ; Cantillon démontre sa pertinence. Demeure alors le long débat qu’ils inaugurent pour classer ou non le savoir nouveau dans l’ordre du politique ou en dehors de lui.

Sommaire

 

Alain Guery —  Introduction. De Montchrestien à Cantillon : de l'économie politique à l'analyse économique
Martine Grinberg —  De la tragédie au théâtre de la vie civile : Montchrestien
Jean Andreau —  Les allusions à l'Antiquité dans le Traité de Montchrestien

Possibles dialogues

Jérémie Barthas —  Le Traicté de l'œconomie politique est-il un anti-Machiavel ? Note philologique, historiographique et critique
Catherine Larrère —  Montesquieu et Cantillon

Civilisations de l'entrepreneur

Jean Andreau —  Entrepreneur et entreprise chez Montchrestien et Cantillon
Christian Lamouroux —  L'entrepreneur, l'entreprise et l'ordre social : Cantillon, Montchrestien et la Chine médiévale

Savoirs démographiques et spaciaux

Christine Théré —  Connaître le nombre des hommes chez Montchrestien et Cantillon : le dénombrement, l'arithmétique politique et les principes du peuplement
Jean-Marie Baldner et Anne Conchon —  Les territoires de l'économie. Lectures croisées de Montchrestien et Cantillon

Richesses métalliques et circulation monétaire

Valérie Gratsac-Legendre —  L'orfèvrerie et la monnaie au XVIIIe siècle : quelques observations autour d'une relation étrange
Lucien Gillard —  Le statut de la monnaie dans le Traité de Montchrestien et dans l’Essai de Cantillon

Puissance économique et grandeur politique

Jérôme Maucourant —  Souveraineté et économie selon Montchrestien et Cantillon