Enclaves nomades Habitat et travail mobiles

Auteur(s) :


Le Marchand Arnaud


Editeur : Les éditions du Croquant
Isbn : 978-2-914968-94-2
Nombre de pages : 228 pages.
Prix : 18.50€
Parution : septembre 2011
Public : tous publics
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Présentation éditeur

Depuis la fin des années quatre-vingt en Europe : squats, foyers, tentes, caravanes, fourgons, etc. réapparaissent de plus en plus fréquemment. Or l’habitat précaire et mobile est une pratique de groupes professionnels : marchands et industriels forains, travailleurs des transports, salariés du bâtiment et de l’industrie, voire du secteur tertiaire… personnes sans-emploi. Ces formes de logements occupent des espaces reliés à des fonctions, elles ne sont pas «hors jeu».
Ce monde du travail et de l’habitat mobile ou précaire permet de saisir certains aspects des changements économiques en cours. Il est en outre impliqué dans les migrations, le tourisme et les fuites hors du salariat. L’examen de divers fonds d’archives permet de retrouver le monde de l’habitat mobile ou de passage au cours du xixe et du xxe siècles. Il s’articule à des organisations de l’intermittence sur les ports, il est impliqué dans des processus d’innovations via les foires. Les nouvelles formes d’orga­nisation de la production industrielle expliquent son renouvellement. Il s’agit d’un monde transverse à différentes sphères de la circulation et de la production. On peut ainsi esquisser des liens entre les mutations du travail «post-fordistes» et les changements de la ville contemporaine.
L’habitat « non-ordinaire » n’est pas une scorie, mais au contraire une production actuelle qui recherche sa légitimité entre spatialisation de la question sociale et discours radicaux.

Sommaire

Introduction

Partie 1 1870-1930, montée et répression de l’économie itinérante


Chapitre premier
En bloc ou à part : mesurer et exclure
La perception et le classement des travailleurs mobiles dans les recensements urbains : de la mise à l’écart
à la disparition apparente d’un problème
L’escale : une mise en réseau
Les classifications des marins et autres gens de passage
Population « normale » et population « comptée en bloc »
Population comptée à part et hôtes de passage
L’arrivée des immigrés
Un réseau derrière les catégories ?
Conséquences du classement
Territoire et hygiénisme
Circulations et externalités
Du territoire sans les « passagers » à la ville « passagère »

Chapitre II
L’innovation : « Le plus beau monstre du voyage »
Le réseau des foires comme institution
L’attribution des places : des règles internes non stabilisées
Le réseau des foires comme milieu innovateur précaire
La marginalisation problématique des forains
Singularisation du film ou fermeture du marché ?
Les conséquences de la loi de 1912
Le cinéma et la loi de 1912
L’évolution du réseau forain : les ambiguïtés de la résistance par l’innovation


Partie 2 Des marges du fordisme à la renaissance du travail mobile

Chapitre III
Inscription et territorialisation aux marges du fordisme : dockers et forains
De la fin des corporations aux marchés chaotiques
Genèse de l’inscription : des marchés à terme à celui du travail
Les interventions de l’État dans la régulation
Nouvelles grappes d’innovation
Bref historique de la conteneurisation
Les foires « des misérables » à l’économie immatérielle
Les économies de réseaux


Chapitre IV
La remobilisation : travail et habitat mobile
Intermittence spatiale dans le capitalisme cognitif
Une nouvelle segmentation ?
Un méta-rapport salarial ?
La ville portuaire : des îles connectées aux archipels intégrés
Migrations post-fordistes : faux touristes et vrais travailleurs
La construction de l’invisibilité statistique
Du travail mobile à l’habitat mobile : des « Algecos aux caravanes »


Partie 3 Fragmentation et défragmentation urbaine au début du XXIe siècle

Chapitre V
La gouvernance des enclaves nomades et la question sociale
De la ville-machine à la nouvelle spatialisation de la question sociale
On peut cependant douter de l’efficacité de cette décentralisation sur les problèmes sociaux
Un phénomène global
Des zones hôtelières, pour nomades et sédentaires
Les aires d’accueil pour logements mobiles
Retour aux conventions : lutte et équipements du pouvoir


Chapitre VI
L’économie urbaine et le travail mobile
Pour une économie urbaine des travailleurs de passage
L’apport des modèles de simulation
Qualité du logement et statut des occupants
Les cités en conteneur sont-elles encastrées dans la logistique globale ?
Mutation de la conteneurisation
Outil dans un nouveau contexte urbain ?
Le recyclage du conteneur comme ruse et résistance
Les réponses des institutions
Du standard à l’objet singulier


Chapitre VII
Après l’anarchie, quelle construction politique pour l’habitat mobile ?
Pour commencer, retournons à la foire. Deux périodes nous semblent repérables s’agissant des activités économiques itinérantes et notamment du commerce
La période contemporaine retraduit certains de ses éléments dans un arrangement différent
Le nomadisme anarchiste, envers du discours de l’État
a) Quelle fut l’influence de cette minorité ?
b) Des incompatibilités et des conflits étaient pourtant inévitables
Un réencastrement possible dans l’Économie sociale et solidaire ?
Derrière les murs et sur les canaux : l’habitat non ordinaire, élément post-national ?


Conclusion