La face cachée de l'économie - Néolibéralisme et criminalités

Auteur(s) :


Champeyrache Clotilde

Préface d'Antoine Garapon
Editeur : PUF
Isbn : 978-2-13-081532-7
Nombre de pages : 304 pages.
Prix : 21.00€
Parution : août 2019
Public : tous publics Tous publics
Essai

Présentation éditeur

Quelles sont les frontières entre économies légale et criminelle ? Quels sont les territoires de la criminalité ? Comment évoluent-ils dans un contexte mondial de massifi-cation des flux de marchandises, d’hommes et de capitaux ? Peut-on lutter contre le trafic de stupéfiants tout en intégrant sa valeur ajoutée dans le Produit intérieur brut ? Les politiques de prohibition doivent-elles être évaluées à la seule aune d’une analyse coûts-bénéfices ?

Oligarques russes, économie au noir, entreprises mafieuses, corruption et criminalité en col blanc : cet ouvrage dévoile les facettes les plus sombres de l’économie mondialisée, et révèle combien les sphères légale et illégale sont poreuses mais aussi à quel point le discours économique dominant, axé sur la toute-puissance du marché, banalise, voire favorise le développement des pratiques criminelles.

Sommaire :

Préface, par Antoine Garapon
Introduction

Chapitre 1 – Économie légale, illégale, criminelle : quelles frontières ?
Le monde irénique de la science économique 
Le marché, ordre naturel incontestable et incontesté 
Comment le marché transforme la rareté en harmonie 
Quand le droit s’efface devant l’économie marchande 
Le retour de Machiavel 
Les interdits législatifs et la prohibition 
Upperworld et underworld 
Relativité de la loi, fluctuation de la frontière 
Les termes du débat : de la prohibition à la libéralisation
Les règles d’enregistrement comptable et la « valeur ajoutée grise » 
N’y a-t-il de richesse que légale ? 
Une croissance économique dopée par l’illégalité 
Quand l’économie se teinte de gris

Chapitre 2 – L’économie des marchés illégaux 
Gary Becker et la naissance de l’économie du crime 
Quand une anecdote se prétend théorie 
Quand la théorie prime sur l’objet d’étude 
Individualisme économique versus criminalité organisée 
Thomas Schelling, de l’individu criminel au marché illégal 
Quand c’est aux faits de cadrer avec la théorie 
L’obnubilation pour le trafic de drogues 
Évaluation économique de la législation et banalisation du crime 
Pour ou contre la prohibition ? 
De l’existence d’un « niveau naturel de crime » 
Sortir de l’analyse standard pour comprendre l’économie illégale 
Quelques grandes tendances de l’économie illégale 
Bref panorama des cinq principaux marchés illégaux 
Pluriactivité et convergence criminelles 
Sortir du manichéisme : les marchés gris

Chapitre 3 – La déviance entrepreneuriale 
Pas de grand enrichissement sans transgression ? 
Usure et grandes dynasties marchandes au Moyen Âge 
L’industrialisation des États-Unis : capitaines d’industrie ou barons voleurs ? 
Puissance et disgrâce des oligarques russes 
Entrepreneurs corrupteurs et corrompus 
Entreprises et corruption, une déviance liée au secteur public ? 
Non, la corruption n’est pas l’apanage du secteur public 
L’informel : une volonté de se soustraire aux règles du bien commun 
La corruption comme système et le business des intermédiaires 
Repenser la corruption : des constats surprenants 
Criminels en col blanc 
Sutherland, ou la volonté de sortir d’une vision idéologique de la criminalité 
Une impunité problématique 
Condamnations individuelles, responsabilités collectives

Chapitre 4 – L’infiltration criminelle dans l’économie légale 
Le blanchiment : une infiltration a minima 
Blanchiment : une criminalisation étonnamment tardive 
La finance : un trou noir fort opportun 
Une conceptualisation en décalage avec la réalité 
L’ambiguïté des économistes 
Sous-estimation de la menace : l’excuse de la subalternité 
Justification de l’infiltration : le mythe de la rédemption du criminel 
Les entreprises légales-mafieuses 
Quand le crime n’est pas synonyme de marginalité 
Pourquoi diable investir dans des activités légales ? 
Naissance de l’entreprise légale-mafieuse 
Loin d’Hollywood, la petite entreprise mafieuse
L’entreprise : mafieuse un jour, mafieuse toujours
Privatisation de l’argent public
La non-rédemption du mafieux 
Le règne de l’ordre mafieux 

Chapitre 5 – Criminalité et territoire : ancrage d’un pouvoir 
Genèse criminelle : vers une typologie des territoires à risque 
L’urbanisation ou la consécration du vice 
Richesse et pauvreté : une juxtaposition explosive 
Souverainetés affaiblies, souverainetés rivales 
Des territoires criminels « hors sol » 
L’objectif de contrôle du territoire 
Le principe de territorialité, élément structurant de la mafia 
Le rançonnement du territoire 
Le territoire conditionné 
Bénéfices de la territorialisation 
Stratégies mafieuses extraterritoriales 
Une capacité réelle à s’exporter 
L’extraterritorialité fonctionnelle, un moindre mal 
Une « colonisation » mafieuse est-elle possible ? 
Des territoires naturellement 
dotés d’anticorps ?

Chapitre 6 – Mondialisation économique, fragmentation territoriale et insertion criminelle
Retour sur un concept, la mondialisation 
L’unification économique ou la massification des flux 
La fragmentation politique, ou la souveraineté morcelée 
Trafics mondialisés et opportunités criminelles : l’illégal reflet du légal
L’appel d’air d’une offre et d’une demande internationalisées 
L’aubaine des accords régionaux de libre-échange
Des chaînes de valeur mondiales… criminelles
Massification et dissimulation criminelle
Mise en concurrence des territoires à des fins criminelles
Paradis fiscaux : la confluence des criminalités
Les ruptures de charge, indices de criminalisation
Le crime en « pièces détachées »
Différentiels de prix et législations concurrentes 
Conclusion