Les Ordonnances Macron ont modi é « l’état d’esprit du Code du
travail », provoquant ainsi un changement de paradigme qui affecte de
nombreux aspects de la prévention des risques professionnels. Leur
ambition étant de « créer les conditions de la liberté de produire ».
Parmi les outils qui subissent le bouleversement en cours, il y a l’expertise
CHSCT. Pendant des années, les experts CHSCT ont assumé le choix
éthique, idéologique, politique de défendre le travailleur, leur conviction
étant que le travail est fait pour l’homme et non l’inverse. Ils ont alors eu
tendance – en reprenant Protagoras – à penser que c’est le travailleur
qui est la mesure de toutes choses. Les Ordonnances redé nissent le
rôle de ce dispositif. En restreignant sa dimension syndicale, elles en
font un outil pour produire du consensus. Il s’agit d’une reprise en main
du social par l’économique dans l’entreprise. C’est de cela que nous
traitons dans ce texte qui se prolonge par un débat sur la méthodologie
de l’intervention ergonomique – c’est-à-dire le travail des consultants
appelés à donner leur avis sur les questions relatives aux conditions de
travail et à la défense de la santé et de la sécurité des salariés dans les
organisations.

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