I. Dans une première partie on proposera une vision permettant de comprendre ce que c’est que cette nouvelle nouvelle économie des TIC.
Les technologies de l’information et des télécommunications ont eu pour premier effet depuis une trentaine d’années d’automatiser la production. Cette automatisation a touché d’abord les biens puis les services (distributeurs automatiques, réservations et achat en ligne…). Elle a détruit et continue de détruire massivement des emplois là où ils étaient les plus nombreux. On a appelé «nouvelle économie des TIC» cette économie qui a utilisé les TIC pour produire presque sans main d’œuvre ce qui était produit depuis plus d’un siècle en utilisant beaucoup de main d’œuvre.
L’ancienne économie qui a été automatisé par les TIC satisfaisait les besoins des consommateurs en les faisant venir d’une part dans des commerces pour leur faire acheter des biens, d’autre part dans des lieux dédiés (école, hôpital, agence bancaire..) pour bénéficier des savoir et savoir-faire de personnes. Les TIC vont avoir un deuxième effet qui est d’organiser la mise à disposition temporaire de tous les consommateurs sur tous leurs lieux de vie des biens et des personnes utiles pour satisfaire leur besoin du moment. Les TIC permettent donc de satisfaire les besoins des consommateurs tout autrement, plus finement et donc mieux que n’avaient pu faire les technologies de la mécanisation. Un nouveau gisement de croissance est en vue.
Ce gisement de croissance a l’immense avantage d’être très utilisateur de main d’œuvre, contrairement au précédent qui repose désormais sur une production automatisée. Il suffit pour s’en convaincre de savoir que si tous les Français consommaient 1 heure de service sur leurs lieux de vie par semaine, cela permettrait de créer 2 millions d’emplois non délocalisables.
Cette nouvelle façon de satisfaire les besoins des consommateurs se met en place sous nos yeux mais très lentement et avec un gâchis considérable. En effet elle a besoin pour se développer de ses propres infrastructures. Jusqu’à présent les entreprises qui souhaitent mettre à disposition des consommateurs des biens ou des personnes sur les lieux de vie sont obligés de « bricoler » avec les moyens du bord des infrastructures qui sont dès lors coûteuses et peu performantes, comme a dû le faire J. Ford au siècle dernier avant de pouvoir acheter des machines spécialisées pour produire des voitures à des spécialistes des technologies de la mécanisation. Depuis quelques jours, les téléphones mobiles NFC qui sont la première infrastructure fondatrice de cette nouvelle économie de la production sur les lieux de vie, sont technologiquement prêts à gérer les opérations minimales nécessaires pour organiser la production sur les lieux de vie (prise de rendez-vous d’une ou deux heures sur les divers lieux de vie, le suivi des prestataires là où ils apportent leur savoir-faire et le paiement à distance). Pourtant, sans action volontariste de l’Etat de coordonner tous les acteurs concernés, le risque est grand que les diverses entreprises qui auraient besoin de ces téléphones NFC continuent à fabriquer chacune leur infrastructure propre. C’est dommage car si les acteurs pouvaient partager cette infrastructure technologiquement la plus avancée, les coûts seraient très réduits, l’usage par les consommateurs serait simplifié et les gâchis seraient minimisés. Très vite ces téléphones pourraient élargir sans cesse leurs performances en intégrant de nouveaux usages permettant d’améliorer la satisfaction des besoins des consommateurs et ainsi d’approvisionner l’économie en nouveaux gains de productivité en qualité. Le mécanisme est très similaire à celui du siècle dernier lorsque les producteurs de biens de consommation ont pu améliorer leur offre en s’appuyant sur les performances sans cesse croissante des machines grâce au progrès technologique.
II. Dans une deuxième partie, on fera intervenir des représentants du consortium qui regroupe les entreprises producteurs de téléphones mobiles NFC pour qu’ils témoignent à la fois de leur difficulté à mettre au point le téléphone mobile NFC, mais aussi de leur difficulté à trouver des utilisateurs de cette nouvelle infrastructure (Pierre Morlière et Michel Quentin qui sont membres du pôle de compétitivité de Caen spécialisé dans ces sujets sont prêts à venir par exemple). On fera aussi témoigner le patron de la fédération des PME de services à la personne qui sont des activités utilisatrices de ces téléphones mobiles quant à leur difficulté pour se procurer une infrastructure efficace et partagée (Président de la FEDESAP). On comprendra combien la naissance d’une nouvelle infrastructure partagée utilisée par des nouveaux services est complexe et longue à mettre en place.
III. Dans une troisième partie on montrera comment l’émergence de ces nouveaux services productifs bouleverse l’organisation des services sociaux telle qu’elle avait pensée lorsque les services étaient improductifs. Au lieu de payer des associations qui délivrent des services gratuits à des personnes âgées dépendantes, il faut distribuer aux personnes âgées des cartes de paiement NFC chargées avec les allocations leur permettant de payer le prestataire de leur choix. On fera témoigner un ou deux députés sur leur volonté d’aller au plus vite vers cette nouvelle organisation, mais aussi sur les difficultés pour y parvenir (les députés de la Manche et du département 78 sont d’accord pour venir)
La discussion pourrait porter sur le rôle que pourrait jouer l’Etat pour accélérer les coordinations permettant d’accélérer l’entrée dans la nouvelle nouvelle économie des TIC
Intervenants :
Quentin Michel (Directeur Technique de NetInf)Courteille Roland (Directeur général du Syndicat mixte Manche Numérique)
Binier Richard (President de la FEDESAP)
Morlière Pierre (Président du Consortium ISOTOPES )
Debonneuil Michèle (Inspecteur général des Finances)