La crise de Covid-19 a provoqué des politiques de prévention inédites, comme le confinement complet de la population, qui ont considérablement pesé sur l’activité économique. Si les réactions nationales de politique économique en Europe ont été rapides, elles n’ont pas eu, partout, la même ampleur. Malgré la suspension (temporaire) des limites aux dettes et aux déficits publics en Europe, certains pays européens n’ont pas disposé de marges de manœuvre et d’infrastructures suffisantes pour faire face à la crise.
La réaction collective européenne était donc cruciale. Elle est arrivée en plusieurs étapes. La Banque centrale européenne a été la plus agile et la plus réactive, étendant dès la mi-mars 2020 ses programmes d’aides aux banques et aux Etats. Les Etats européens, eux, ont d’abord élaboré un programme de prêts à court terme d’aide aux Etats les plus touchés par la crise sanitaire. Il n’a cependant commencé d’être mobilisé qu’à la mi-juin 2020. Quelques semaines plus tôt, la Commission a préconisé la création d’un Fonds de relance à plus long terme prévoyant des transferts budgétaires financés par une émission de dette commune européenne, une première depuis 45 ans. Ce Fonds de relance, s’il voit le jour, témoignera-t-il d’un changement radical dans l’intégration européenne : la solidarité européenne l’emportera-t-elle sur la discipline budgétaire ? Suffira-t-il à recréer une communauté de destins entre les Etats membres ? Au-delà de leurs possibles avantages à court terme, quels risques feront peser l’ensemble de ces politiques expansionnistes sur nos revenus, notre épargne et notre avenir ? Telles sont quelques-unes des questions sur lesquelles s’exprimeront les panelistes.
Intervenants :
Bénassy-Quéré Agnès (Sous-gouverneure de la Banque de France)Goulard Sylvie (Institut franco-allemand (DFI))
Papaconstantinou George (Professeur à L'Institut universitaire européen, School of Transnational Governance)
Saraceno Francesco (Directeur adjoint - département des Etudes, OFCE)
Vidal Jean-Pierre (Premier conseiller économique, Cabinet de Charles Michel, Conseil européen)