Personne ne le conteste à présent : l’hypothèse selon laquelle il n’était pas nécessaire de favoriser une intégration économique plus intense pour assurer le bon fonctionnement de la zone euro s’est révélée erronée. Les Etats n’ont pas eu d’incitations suffisantes pour s’adapter aux contraintes qu’impose effectivement le partage d’une monnaie unique avec d’autres entités hétérogènes. De fait, les divergences nominales se sont accrues tout comme les déséquilibres macroéconomiques tandis que la surveillance européenne se concentrait sur les seuls engagements de cibles budgétaires, du reste très inégalement respectés.
Suite à chaque crise, les Etats membres et la commission introduisent de nouveaux éléments de surveillance et tentent de renforcer la coordination des politiques économiques et budgétaires. Les mesures adoptées sont-elles à la hauteur des enjeux, permettent-elles de s’attaquer aux origines de la crise ? Comment corriger le biais asymétrique de la surveillance économique ? Mettre plus en cohérence la surveillance d’ensemble au niveau de la zone et la rendre plus lisible ? Peut-on constitutionnaliser la politique économique et budgétaire sans gouvernement économique ? Un changement de Traité est-il est inéluctable ? L’alternative politico-économique fondamentale pour la zone euro ne se résume-t-elle pas au fond au choix entre approfondissement ou reconfiguration ? C’est-à-dire, un choix entre la voie du fédéralisme budgétaire ou celle de la sortie individuelle de la zone euros ?
Cette table ronde sera l’occasion de débattre de ces nombreuses questions.
Modérateur :
L'Hour Marion (Journaliste à France Inter, chef-adjointe du service Economie et social)Intervenants :
Bénassy-Quéré Agnès (Sous-gouverneure de la Banque de France)Berès Pervenche ( Députée européenne, présidente de la délégation socialiste française)
Grjebine André (Directeur de recherche au Centre de Recherches Internationales de Sciences Po)
Aglietta Michel (Professeur émérite d’économie, conseiller scientifique au CEPII)