Au printemps 2020, le monde est passé brutalement de la mobilité à l’immobilité. Les distances franchies quotidiennement par chacun d’entre nous sont passées d’une moyenne de 40 à 50 km par jour à quelques centaines de mètres et la marche à pied est devenue le seul mode de transport. Avec le déconfinement, les trafics reprennent mais ils restent très inférieurs à ce qu’ils étaient, notamment pour les transports collectifs (train, avion, métro, bus…) alors que les modes individuels, notamment les modes actifs connaissent une forte croissance. Une reprise forte de la voiture est aussi annoncée. C’est dans ce contexte que la convention citoyenne pour le climat a rendu ses propositions visant à atteindre l’objectif d’une réduction de 40% des émissions d’ici 2030. Les propositions sont fortement axées sur de la règlementation et des investissements et incitations financières publics. Le grand impensé de la CCC est le financement. Après les élections municipales 17 villes prévoient de déployer la gratuité des transports publics, alors que paradoxalement la crise du covid le fait plonger dans une crise financière profonde. Comment se répartissent sur les territoires les émissions carbone des mobilités ? Quelles seraient alors les bonnes stratégies territoriales pour atteindre les objectifs de baisse des émissions ? Les conséquences de la crise du COVID vont-elles conduire à un mouvement de « dé-mobilité » ou au contraire à une reprise de la voiture ? Le télé-travail va-t-il impacter les mobilités et les formes urbaines et conduire vers plus de frugalité permettant de réduire l’empreinte carbone des mobilités urbaines ? Comment financer les solutions alternatives à la voiture ? Quel système d'opportunités et de contraintes mettre en place ? Qui seront les perdants et les gagnants ? Comment compenser pour les plus fragiles ?