A/ Échanges internationaux, migrations
Avec la crise du coranavirus, la mondialisation est passée d’un sujet de débat à une question concrète urgente celle de la réorganisation des interdépendances économiques entre les pays mais aussi entre les étapes de production à l’intérieur des grands groupes internationaux. Assiste-t-on à une nouvelle étape de la mondialisation ?
Thème 1 : quelle évolution du commerce international ? (actualise les données du chapitre 1)
- Sur le site de l’OCDE : «Statistiques de l'OCDE sur le commerce international : tendances au deuxième trimestre 2020» - « Le commerce international des marchandises du G20 s'est effondré en avril 2020 mais a commencé à se rétablir en mai et juin, suite aux assouplissements des mesures de confinement de COVID 19 »
- La publication annuelle du CEPII « L’économie mondiale 2021 », voir la base de données sur l’économie mondiale présentée par Alix de Saint Vaulry
- La page spéciale de l’OMC : «La COVID-19 et le commerce mondial» - Cette page présente des renseignements actualisés en lien avec le commerce, notamment en ce qui concerne les notifications pertinentes des Membres de l'OMC, l'impact que le virus a eu sur les exportations et les importations et la manière dont les activités de l'OMC ont été affectées par la pandémie.
Thème 2 : quel impact sur les migrations internationales ? (prolonge les analyses de la sous-section 1.2.2)
- L’Organisation internationale pour les migrations publie une page : IOM Responds to Covid-19
- L’OCDE a publié une note : «Gérer les migrations internationales dans le contexte du COVID-19» - « La présente note étudie les mesures migratoires prises par les pays de l’OCDE en réponse à la pandémie du COVID‑19. Elle examine l’adoption et la mise en œuvre de mesures de court terme entre mars et début juin et recense certains des défis que pourrait poser la gestion des migrations à moyen et à long terme en raison de la crise sanitaire mondiale »
Thème 3 : Quelles sont les mutations de l’économie mondiale qui se dessinent ? (Précise les mutations de la mondialisation esquissées dans la section 1.4)
- Le numéro de septembre 2020 de Finances & Développement (FMI) : « Repenser la résilience mondiale » - « Seule la coopération internationale permettra d’atténuer les pressions que la pandémie exerce sur les lignes de fracture économiques et sociales »
- Sur Project syndicate : “How Poverty Reduction Can Survive Deglobalization”, 17 septembre 2020, Pinelopi Koujianou Goldberg – “By sharply curtailing international trade, the COVID-19 pandemic has accelerated a trend that was already underway. It is now more important than ever for developing countries to seek alternatives to export-led growth”
- Sur le site de la Harvard Business Review : “Will Covid-19 Have a Lasting Impact on Globalization?” de Steven A. Altman, le 20 mai 2020
- Sur voxeu lire le billet : «COVID-19 could spur automation and reverse globalisation – to some extent” d’Adnan Seric et Deborah Winkler publié le 28 Avril 2020
- Voir la vidéo sur le site du Peterson Institute for International Economics (PIIE) : "How can the global trading system support growth and jobs to recover from the pandemic?” avec Anabel González (PIIE), John Denton (International Chamber of Commerce), Carla A. Hills (Hills & Company).
- Sur le site du CESifo, le working paper "Globalization in the Time of COVID-19” d’Alessandro Sforza et Marina Steininger, mai 2020.
- Sur Voxeu, issue 49, 18 septembre 2020 : “Covid Economics Vetted and Real-Time Papers”, au sommaire : “Globalization and pandemics”,Pol Antràs, Stephen J. Redding and Esteban Rossi-Hansberg – “The safest time to fly: Pandemic response in the era of Fox News”, Maxim Ananyev, Michael Poyker et Yuan Tian – “Productivity of working from home during the COVID-19 pandemic: Evidence from an employee survey”, Masayuki Morikawa – “The role of global connectedness and market power in crises: Firm-level evidence from the COVID-19 pandemic”, Jay Hyun, Daisoon Kim et Seung-Ryong Shin – “Unmasking mutual fund derivative use during the COVID-19 crisis”, Ron Kaniel et Pingle Wang – “Assessing the ethnic employment gap during the early stages of COVID-19”, Maria Mavlikeeva.
- Sur Project Syndicate : “How Poverty Reduction Can Survive Deglobalization”, Pinelopi Koujianou Goldberg, 17 septembre 2020 – “By sharply curtailing international trade, the COVID-19 pandemic has accelerated a trend that was already underway. It is now more important than ever for developing countries to seek alternatives to export-led growth”.
Thème 4 : la réorganisation des chaînes de valeur internationales (prolonge les analyses de la sous -section 3.2.2)
- Sur le Bloc-notes Eco de la banque de France le Post n°177 d’Antoine Berthou, Juan Carluccio et Guillaume Gaulier du 13 août 2020 : “Global value chains and the challenge of Covid-19” – “The health crisis has severely impacted global trade and revived debates about the location of production. The widespread onshoring of manufacturing activities would mean abandoning the gains from international specialisation, but without necessarily making value chains more resilient. Given that French companies mainly source their inputs from Europe, a coordinated, EU-wide industrial strategy seems more appropriate.”
- La note n°53 de l’IPP : «Propagations des chocs dans les chaînes de valeur internationales : le cas du coronavirus», mars 2020 – « Avant de se propager à l’échelle mondiale, l’épidémie de coronavirus est apparue dans la province du Hubei. Pour contenir la propagation du virus, le gouvernement chinois a imposé des mesures de quarantaine, entraînant un ralentissement de l’activité économique. Nous étudions ici la manière dont ce ralentissement de la production, initialement limité à la province de Hubei, se diffuse à l’économie mondiale via les chaînes de valeur internationales. La dépendance à l’égard des intrants chinois a augmenté de manière spectaculaire depuis le début des années 2000. De ce fait, la plupart des pays sont exposés au ralentissement de l’activité en Chine, à la fois directement via leurs importations de produits intermédiaires chinois et indirectement, du fait de la valeur ajoutée chinoise incorporée à d’autres intrants à la production. Cette note quantifie l’exposition totale de la France comparée à celle d’autres pays. Dans un premier temps, nous calculons la part de la valeur ajoutée chinoise dans la production française. Ensuite, nous utilisons des données au niveau des pays et des secteurs pour quantifier l’impact des mesures de quarantaine sur le PIB français. »
- La lettre du CEPII n°409 : « Chaînes de valeur mondiales et dépendances de la production française » - « La crise sanitaire que nous traversons pose question sur les interdépendances que la mondialisation des chaînes de valeur a créées au travers des échanges de produits intermédiaires. Quelle est l’ampleur des dépendances de la production à l’offre et à la demande étrangères de produits intermédiaires ? Comment ont-elles évolué ? Pour la France, ces interdépendances sont avant tout européennes, mais en augmentation vis-à-vis de l’extérieur de l’Union et très inégales entre secteurs. Cette Lettre en offre une photographie et en discute les implications pour la phase de déconfinement. »
- Sur le Blog du CEPII : « Les pénuries pharmaceutiques en Europe éclipsent un demi-siècle d’excédents commerciaux », billet du 20 mai 2020, Pierre Cotterlaz, Guillaume Gaulier, Aude Sztulman et Deniz Ünal « La pandémie du Covid-19 a révélé que l'approvisionnement en médicaments du Vieux Continent pouvait être sujet à de dramatiques fragilités. L'Europe demeure pourtant, et de loin, le leader dans le commerce mondial de produits pharmaceutiques. »
- Sur le site de l’OCDE : “Trade interdependencies in Covid-19 goods”, 5 May 2020 No single country produces efficiently all the goods it needs to fight COVID-19. Indeed, while the United States and Germany tend to specialise in the production of medical devices, China and Malaysia are most specialised in producing protective garments. This means there is strong interdependence in trade in COVID-19 goods. A country might be a top producer of one COVID-19 good, but an importer of others. For instance, for every euro of German exports of COVID-19 goods, Germany imports EUR 0.72 of COVID-19 goods. In the United States, for every dollar of COVID-19 good imports, the US exports USD 0.75 of COVID-19 goods. Trade allows production to locate where it is most efficient, helping increase access to more goods at more affordable prices. However, many of the countries that tend to supply COVID-19 goods are also those that have been worst hit by the virus to date. This has resulted in growing, albeit often temporary, export restrictions which are currently in place in 69 countries. But the export restrictions of one country are restrictions on imports of another; with the high degree of interdependence in trade in COVID-19 products, such measures can have wider impacts, including for developing and low income countries that rely on imports for COVID-19 goods. Reducing import barriers on imports of COVID-19 products, even if temporarily, would also help.”
- Sur le site de la CNUCED, un billet publié par Piergiuseppe Fortunato le 2 septembre 2020 : « How COVID-19 is changing global value chains » - « The COVID-19 crisis has amplified profound fault lines in the functioning of global value chains (GVCs) and exposed the fragility of a model characterized by high interdependencies between leading firms and suppliers located across several continents…”
B/ Économie financière
La crise sanitaire liée à la COVID-19 a des conséquences financières internationales importantes. On présente ci-après quelques-unes d’entre elles en indiquant des références intéressantes sur le sujet. Les thématiques retenues font écho à notre ouvrage Economie de la mondialisation paru en septembre 2020.
Pour une analyse générale des tensions financières, une référence très utile est le chapitre 1 du Global Financial Stability Report publié par le Fonds monétaire international en avril 2020 : https://www.imf.org/~/media/Files/Publications/GFSR/2020/April/English/ch1.ashx?la=en
Thème 1 : Instabilité financière et crises de la dette dans les pays émergents
En complément du chapitre 4 qui abordait la question de l’instabilité financière dans les pays émergents appréhendée notamment à travers le comportement des flux internationaux de capitaux et la prédominance du dollar dans le financement international, les références suivantes focalisent leur attention sur les conséquences de la COVID-19. Cette crise sanitaire accentue les phénomènes étudiés dans ce chapitre.
Impact sur les mouvements de capitaux à destination des pays émergents et sur la stabilité financière de ces pays :
- B. Hofmann, I. Shim, H.S. Shin (2020), Emerging market economy exchange rates and local currency bond markets amid the Covid-19 pandemic, BIS Bulletin, n°5
-P . Hördahl, I. Shim (2020), EME bond portfolio flows and long-term interest rates during the Covid-19 pandemic, BIS Bulletin, n°18,
- Fonds monétaire international (2020), Emerging and Frontier Markets: Managing Volatile Portfolio Flows, chapitre 3 du Global Financial Stability Report publié en avril 2020
Crises de dette dans les pays émergents et en développement
- C. Arellano, Y. Bai, G.P. Mihalache (2020), Deadly Debt Crises: COVID-19 in Emerging Markets, NBER Working Paper, n°27275
- P. Bolton, L. Buchheit, P.O. Gourinchas, M. Gulati, C.-T Hsieh, U. Panizza, B. Weder di Mauro (2020), A Debt Standstill for COVID-19, CEPR Policy Insight, n°103
En prolongement de cette dernière référence, voir aussi les travaux de ce groupe d’économistes sur le lien : https://bfi.uchicago.edu/insight/blog/14978/
A propos de la prédominance du dollar dans le financement international
- F. Boissay , N. Patel, H.S. Shin (2020), Trade credit, trade finance, and the Covid-19 Crisis, BIS Bulletin, n°24
- E. Eren , A. Schrimpf, V. Sushko (2020), US dollar funding markets during the Covid-19 crisis - the international dimension, BIS Bulletin, n°15,
Thème 2 : Les interventions des banques centrales pour stabiliser les marchés
Les références qui suivent prolongent notre analyse des politiques monétaires présentée le chapitre 4 en se focalisant sur les principales mesures adoptées au cœur des tensions financières liées au CODID-19. Le chapitre 2 de l’édition 2020 du Rapport annuel économique de la Banque des règlements internationaux présente les principales modalités d’interventions des banques centrales au cours de la phase aigue de la pandémie. Les auteurs du rapport soulignent en particulier l’extension de la politique du prêteur en dernier ressort. En effet, les autorités monétaires ont été conduites à apporter leur soutien financier direct à des acteurs non bancaires.
BIS (2020), A monetary lifeline: central banks’ crisis response, BIS Annual Economic Report, Chapitre 2
Interventions des banques centrales dans les pays avancés
- P. Cavallino, F. De Fiore (2020), Central banks' response to Covid-19 in advanced economies, BIS Bulletin, n°21
- G. Claeys (2020), The European Central Bank in the COVID-19 crisis: Whatever it takes, within its mandate, Bruegel Institute
- E.R. Sims, J.C. Wu (2020), Wall Street vs. Main Street QE, NBER Working Paper, n°27295
Ce dernier article met en lumière les modalités différentes d’interventions des banques centrales lors de la crise financière mondiale de 2008-09 (soutien du secteur financier, Wall Street) et lors de la crise liée au COVID-19 (soutien du secteur non financier, Main Street).
Intervention des banques centrales dans les pays émergents
- Y. Arslan , M. Drehmann, B. Hofmann (2020), Central bank bond purchases in emerging market economies, BIS Bulletin, n°20,
Thème 3 : A propos des conséquences sur la régulation bancaire
Les régulateurs bancaires ont réagi à la crise en relaxant certains outils prudentiels dans l’objectif de maintenir un niveau adéquat de crédit dans les économies affectées par la crise. Les références actualisent les développements présentés dans le chapitre 5.
- C. Borio, F. Restoy (2020), Reflections on regulatory responses to the Covid-19 pandemic, FSI Briefs, n°1,
- M. Drehmann, M. Farag, N. Tarashev, K. Tsatsaronis (2020), Buffering Covid-19 losses - the role of prudential policy, BIS Bulletin, n°9,
Thème 4 : Impact sur les pratiques de paiements
Nous avons analysé dans le chapitre 5 d’Economie de la mondialisation la question de l’émission de crypto-monnaies par les banques centrales. La crise du COCID-19 a ravivé ce débat. En effet, comme le montre l’article de Auer et al. (2020), les agents économiques ont modifié leurs comportements de paiement en privilégiant des supports dématérialisés au détriment du cash.
R. Auer , G. Cornelli, J. Frost (2020), Covid-19, cash, and the future of payments, BIS Bulletin, n°3,
Voir les commentaires de Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale européenne à la conférence organisée par la Bundesbank les 10 et 11 septembre 2020 sur le thème Banking and Payments in a digital world :
C. Lagarde (2020), Payments in a digital world, https://www.bis.org/review/r200911a.pdf
D’autres contributions sur la question de la monnaie digitale sont disponibles à cette adresse : https://www.bundesbank.de/en/bundesbank/research/conferences/banking-and-payments-in-the-digital-world-835458