Le scandale d’Orpea, leader mondial des Ehpad et des cliniques, a révélé comment les établissements gérés par ce grand groupe privé français pouvaient maltraiter leurs résidents, au point de les affamer ou de ne pas répondre à leurs besoins les plus élémentaires, malgré des tarifs élevés permettant d’alimenter les dividendes des actionnaires. Après ce scandale, des voix se sont élevées pour réclamer que les entreprises privées à but lucratif soient exclues des activités de soins et de prise en charge de la dépendance. Cette demande est-elle pertinente ? Les organismes privés à but non lucratif ou les établissements publics sont-ils plus soucieux de la qualité des soins prodigués aux malades ou résidents ? Ont-ils assez de moyens, ou sont-ils trop rationnés sur leurs budgets ? Un statut « d’entreprise à mission » peut-il éliminer les défauts du privé lucratif ? Ou plus simplement, les problèmes ne s’expliquent-ils pas surtout par les carences de l’Etat qui a négligé sa responsabilité de contrôle de la qualité ?