L'accélération des crises écologiques - dont la perte de biodiversité - et le dépassement de nombreuses limites planétaires posent des questions encore plus fondamentales à la théorie économique que celles soulevées par le changement climatique. En effet, les multiples pressions humaines sur la biodiversité (via le changement d'utilisation des sols, la surexploitation des organismes, le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives) ne peuvent être résumées à un indicateur unique de type CO2-équivalent (comme pour le climat). Les tentatives visant à mettre un prix sur les services écosystémiques rendus par la nature font pour leur part l'objet de nombreux débats méthodologiques et épistémologiques. Dans le même temps, l'IPBES (souvent présenté comme "le GIEC de la biodiversité") souligne l'importance de prendre en compte les multiples valeurs attribuées par différents groupes humains à la nature, ainsi que le besoin de "changements transformateurs" dans nos systèmes socioéconomiques.    

Dans ce contexte, cette conférence cherchera à naviguer entre deux questions : comment intégrer la biodiversité dans la théorie économique, et comment penser (ou revisiter) la théorie économique à l'aune de la crise de la biodiversité ? Les intervenants se pencheront sur des questions telles que:   
- les rôles et limites des mécanismes de prix dans la protection de la nature   
- l'émergence de nouvelles approches telles que la comptabilité écologique   
- les outils et modèles existants permettant de mieux saisir la pertinence macroéconomique des enjeux liés à la biodiversité, et les défis méthodologiques qui subsistent   
- la prise en compte croissante des enjeux macrofinanciers liés à la perte de biodiversité par des acteurs tels que les banques centrales et superviseurs

Trésor éco  a sélectionné pour vous :

 * Évaluations économiques des services rendus par la biodiversité par V. Bouchet, C. Bourcet, E. Cécillon, S. Lavaud, 09 décembre 2021 

La Banque de France  a sélectionné pour vous :

 * Perte de biodiversité et stabilité financière : une nouvelle frontière pour les banques centrales et superviseurs financiers ?, Salin Mathilde, Svartzman Romain, Biermann Lisa, Concordet Renaud, Grisey Léa, Le Calvar Erlan, Bulletin de la Banque de France, Octobre 2021

 * Document de travail n°826 : Un « printemps silencieux » pour le système financier? Vers une estimation des risques financiers liés à la biodiversité en France Par Svartzman Romain, Espagne Etienne, Gauthey Julien, Hadji-Lazaro Paul, Salin Mathilde, Allen Thomas, Berger Joshua, Calas Julien, Godin Antoine, Vallier Antoine, Août 2021

 * Échanges dette nature : une double solution pour la soutenabilité environnementale et la dette des pays en développement ?, Paul Quentin, Svartzman Romain, Weber Pierre-François, Bulletin de la Banque de France, Janvier 2023

 * Rapport NGFS de septembre 2023 Nature-related Financial Risks: a Conceptual Framework to guide Action by Central Banks and Supervisors

 * Matières premières critiques : dépendances et vulnérabilités de l’UE par Violaine Faubert Nathan Guessé Julien Le Roux, Bloc-notes Éco, Octobre 2023

 * Perte de biodiversité et stabilité financière par Mathilde Salin Romain Svartzman Étienne Espagne Julien Gauthey Paul Hadji-Lazaro Thomas Allen Antoine Vallier Joshua Berger Julien Calas Antoine Godin, Bloc-notes Éco, Janvier 2022

Oeconomicus  a sélectionné pour vous :

 * Transition environnementale : le coût d’une action solitaire

 * “Quand et combien?”. Agir contre le réchauffement climatique: aperçu d’une controverse académique

 * Les banques centrales, acteurs clés de la transition écologique ?

 * Le défi de la neutralité carbone face aux énergies

 * Fuites carbones : quand l’UE se fait plombier pour le climat (1/2)

 * Fuites carbones : quand l’UE se fait plombier pour le climat (2/2)

 * L’impossible mise en place d’une taxe carbone juste et efficace ?

 * Faut-il coopérer à l’échelle internationale pour transformer notre économie vers un modèle plus vert ? – Une approche par la théorie des jeux<

 * Quelle place pour le nucléaire dans la transition énergétique ?

 * Existe-t-il une malédiction des ressources renouvelables ?