Une très grande majorité de pays industrialisés sont maintenant dotés d’un salaire minimum national et interprofessionnel. Pour autant, les débats sont vifs sur la question du rôle du salaire minimum : réduire la pauvreté laborieuse ? Plus largement réduire la pauvreté et les inégalités de revenu ? Indiquer une valeur minimale au travail ? Pousser la progression moyenne des salaires ? Parfois même, soutenir la consommation et donc la demande finale ? En comparaison des autres pays, la France se caractérise par un salaire minimum élevé, très homogène selon l’âge et les régions, et dont la revalorisation est très dirigée par la réglementation. Il lui est attribué des effets préjudiciables sur l’emploi, en particulier des moins qualifiés, malgré l’importance des réductions de contributions sociales employeurs ciblés sur les bas salaires, et un dynamisme du salaire moyen qui contribuerait aux difficultés de la compétitivité française. La conférence abordera ces différentes questions, avec un éclairage international comparatif et, parmi les expériences étrangères, une attention particulière sera accordée à la mise en œuvre récente d’un salaire minimum en Allemagne, principal partenaire économique de la France.
Intervenants :
Askenazy Philippe (Directeur de recherche au CNRS, Centre Maurice Halbwachs)Cette Gilbert (Professeur d’économie, NEOMA Business School)
Garnero Andrea (Economiste à la Direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE)
Lehndorff Steffen (Economiste, Institut Arbeit und Qualifikation (IAQ) / Université de Duisburg-Essen, Allemagne)