Afrique de l'Ouest : les tracasseries routières aggravent l'insécurité alimentaire

La Lettre du CEPII N° 437 mai 2023
Par : Antoine Bouët, Leysa Maty Sall et Fousseini Traoré

Créée notamment pour promouvoir le commerce intra-régional de biens dans la région, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest devait aussi permettre d'y réduire l'insécurité alimentaire. Mais les «points de sécurité», dressés le long des corridors de commerce par les autorités administratives qui prélèvent des pots-de-vin, sont venus limiter cette ambition. S’élevant jusqu’à 576 dollars aux 100 kms au Togo en 2017, cette corruption se mesure aussi en temps perdu, avec plus de trois heures aux 100 kms. La fin de ces pratiques, équivalentes à une taxe sur le commerce intra-communautaire, pourrait permettre une augmentation de la production de biens alimentaires de 3 % et de la consommation d’au moins 4 %. S’expliquant d’abord par une flotte de camions ne respectant pas les normes de sécurité routière et sanitaire et par des salaires des fonctionnaires faibles et irréguliers, des politiques coercitives ne suffiront pas à en finir avec ces pratiques qui aggravent l’insécurité alimentaire. Des mesures en amont, jouant sur les facteurs économiques à l’origine de la corruption, comme l’insuffisante rémunération des fonctionnaires, la vétusté des infrastructures routières ou des flottes de camions seront nécessaires.



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Leysa Maty Sall


Un document proposé pour la conférence : Agir sur l’urgence alimentaire en Afrique (vidéo disponible)

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