Avec la loi Libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007, les universités ont pour mission l’insertion professionnelle des étudiants au même titre que la formation et la recherche. Au delà du renforcement de la professionnalisation des cursus, ceci engendre une réflexion de fond visant à augmenter le nombre de diplômés tout en renforçant le niveau moyen des connaissances. Ceci soulève trois questions majeures : pourquoi l’investissement massif dans les systèmes d’enseignement supérieur est-il une condition de la croissance et de la performance ? Comment améliorer l’insertion professionnelle des diplômés pour augmenter le nombre de docteurs ? Comment inciter les entreprises françaises à recruter des économistes formés à l’université ?

Afin de participer à cette triple réflexion, cette session se déroulera en trois temps.

Animation : Hubert Kempf (AFSE)
Deux économistes de grand renom présentent leurs travaux sur le rôle de l’investissement des Etats et des ménages en capital humain dans l’explication des différentiels de croissance selon les pays et dans le développement des économies.
Philippe Aghion est professeur à l’université de Harvard aux Etats-Unis et ses recherches portent sur la croissance économique. Il a remis plusieurs rapports au conseil d’analyse économique sur les leviers de la croissance, les liens entre éducation et croissance, les universités d’excellence.
François Bourguignon est Directeur de l’Ecole d’Economie de Paris après avoir été économiste en chef et premier vice-président de la Banque Mondiale. Une partie de ses travaux de recherche porte sur le développement économique, la redistribution des revenus et la pauvreté.

Animation : Marie Claire Villeval (AFSE)
Un bilan de l’insertion des docteurs sera établi à partir de la présentation par Mohammed Harfi d’une étude réalisée pour le Conseil d’Analyse Stratégique. Tout en montrant que les docteurs en économie s’insèrent plutôt mieux que ceux d’autres disciplines, cette étude fait apparaître que ce gisement de capital humain est encore peu utilisé par les entreprises. Le taux élevé de chômage des docteurs en France constitue une spécificité par rapport aux autres pays de l’OCDE. Plusieurs initiatives pour favoriser l’insertion des doctorants sont ensuite présentées, en particulier
- la mise en place d’un Forum pour l’Emploi des Docteurs en Economie par l’Association Française de Sciences Economiques avec des rencontres directes entre docteurs et recruteurs académiques et non académiques
- l’action de l’association Bernard Grégory pour le développement de la réalisation de thèses en entreprise.
Les invités de la première table ronde feront également part de leur expérience des systèmes étrangers d’enseignement supérieur.

Animation : Patrick Hetzel (Direction Générale de l’Enseignement Supérieur, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche)
Cette table ronde vise à discuter des politiques à mettre en œuvre pour favoriser l’insertion des diplômés d’économie, tant au niveau du Ministère et des universités que des acteurs privés. Dans le contexte français, les entreprises se tournent très souvent vers les Grandes Ecoles pour recruter des conseillers et des experts économiques. Comment expliquer cette sous-utilisation des économistes formés à l’université et comment y remédier ?
Interviendront lors de cette table ronde des représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de directions des ressources humaines de plusieurs entreprises.

Au cours de chacune de ces trois parties, un temps suffisant sera réservé aux échanges avec les délégations d’étudiants présentes dans l’assistance.