Du recul du niveau scolaire au décrochage français (vidéo disponible)

Conférence organisée le

Les résultats de l’enquête PISA 2022 montrent que la France connaît une baisse historique du niveau de mathématiques et de compréhension de l’écrit. Dès les années 1980-90, avant que l’on se réfère aux études Pisa, les classements nationaux montraient déjà une chute du niveau scolaire en mathématiques des élèves français, que la massification de l’accès à l’enseignement supérieur n’a pas permis d’enrayer.

Dans cette conférence, nous documenterons d’abord l’ampleur et les raisons de la baisse du niveau scolaire, notamment à travers une analyse critique des indicateurs de mesure. Nous nous interrogerons ensuite sur l’impact de cette baisse du niveau d’éducation sur la productivité des entreprises, sur l’innovation et sur la croissance française. Nous nous pencherons enfin sur les moyens d’enrayer le déclin du niveau scolaire : quels objectifs de savoirs l’école doit-elle se fixer et comment les atteindre ? Y a-t-il des pays « modèles » dont la France pourrait s’inspirer ?

Document proposé par les intervenants :

Claude Diebolt et Nadir Altinok Inégalités scolaires : la France, mauvaise élève, joue son avenir économique et social, The conversation 22/10/2024.

 


Trésor éco a sélectionné pour vous :

Les enjeux économiques de l'orientation scolaire et universitaire
Blaise Leclair, Agathe Veniez, 04 juin 2024


Oeconomicus a sélectionné pour vous :

Pierre Rousseaux “Marie Curie habite dans le Morbihan” – conversation autour du nouveau livre de Xavier Jaravel, Professeur d’économie à la LSE 31 octobre 2023

Président de séance

Antonin Céline (Economiste senior à l’OFCE (Sciences Po) et chercheur associé au Collège de France)

Intervenants :

Charbonnier Eric (Analyste à la division des indicateurs et des analyses, au sein de la direction de l'éducation et des compétences de l'OCDE)
Diebolt Claude (Directeur de Recherche au CNRS, Université de Strasbourg)
Jaravel Xavier (Professeur d'économie, London School of Economics)
Menger Pierre Michel (Professeur, Collège de France, et directeur d'études, Ehess)

Vidéo de la conférence :

Cliquer sur le menu.

Introduction : les termes du débat

L'ampleur et les raisons de la baisse du niveau scolaire

Une analyse sur longue période : l'instruction primaire en France

Déclassement éducatif et productivité

La place des mathématiques

Questions de la salle

Conclusion


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Intervenants : Eric Charbonnier (Analyste à la division des indicateurs et des analyses, au sein de la direction de l'éducation et des compétences de l'OCDE) ; Claude Diebolt (Directeur de Recherche au CNRS, Université de Strasbourg) ; Xavier Jaravel (Professeur d'économie à la London School of Economics) ; Pierre Michel Menger (Professeur au Collège de France et directeur d'études, Ehess) et Céline Antonin (Economiste senior à l’OFCE (Sciences Po) et chercheur associé au Collège de France)




Les documents associés à la conférence

Article de Jean-Marc Vittori publié le 26/11/2024 dans Les Echos reproduit avec l'autorisation des Echos.

Il fait une synthèse de la conférence en se focalisant sur l'enseignement et le niveau en mathématique




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

Cette contribution mobilise des données originales afin de retracer l’évolution de longue période des inégalités en termes de compétences scolaires des élèves français de 1970 à 2020. En nous appuyant sur les résultats de la France aux enquêtes internationales sur les acquis des élèves, nous proposons une analyse inédite des inégalités scolaires. Nous mesurons le prix de ces inégalités et aboutissons à la conclusion que la croissance économique française aurait progressé de 0,5 % si une politique d’équité efficace avait été mise en place dès la fin des années 1970. Il s’agit là de la première recherche cliométrique, mobilisant une base de données édumétrique originale et des modalités contrefactuelles, consacrée à la dynamique structurelle et spatiale de la dimension inégalitaire des acquis scolaires en France et dans le monde.




L’objectif de cet article est d’étudier les liens entre le financement de l’instruction primaire, la scolarisation et la croissance économique en France au XIXe siècle. Pour ce faire, nous utilisons des informations sur les financements alloués par l’État, les départements, les communes, et les ménages sur la période 1820-1913. Pour mener notre analyse, nous procédons en deux étapes. Tout d’abord, nous analysons l’évolution des différents types de financement dans le temps et nous nous appuyons sur la méthodologie des points atypiques pour détecter l’existence d’éventuelles ruptures dans les séries. Ensuite, nous étudions les relations de causalité entre les différents types de financement, le nombre d’enfants scolarisés dans l’instruction primaire et le produit intérieur brut. Au cours de la période étudiée, nos résultats confirment que la scolarisation de masse est d’abord portée par la volonté politique avant de s’expliquer par l’accroissement des richesses disponibles dans l’économie.




Cette contribution vise à retracer l’évolution de longue période des compétences scolaires des élèves français de 1970 à 2020. Partant des résultats fournis par les enquêtes internationales sur les acquis des élèves, nous présentons, à partir d’une base de données inédite, l’originalité de la trajectoire nationale vis-à-vis des autres pays de l’OCDE. Notre approche est historique et comparative. En effet, plus que la variation absolue, c’est aux écarts relatifs vis-à-vis de l’OCDE que nous mesurons la performance française. Au cours des 50 dernières années, nous montrons que, pour le cas de la France, les performances en lecture et en mathématiques augmentent avant d’entamer une stagnation voire une diminution (les scores moyens étant significativement faibles). De manière générale, nous observons une croissance quasi-généralisée de la performance scolaire sur les décennies 1970, 1980 et 1990, même si les taux de croissance diffèrent entre pays. Par ailleurs, nous nous interrogeons sur la trajectoire française en termes d’acquis scolaires qui, pas à pas, tend à diverger de celle des autres pays de l’OCDE. Ce faisant, nos résultats enrichissent les conclusions des travaux issus des enquêtes nationales tout en livrant de nouveaux éléments de preuve associés à des éclairages historiques et comparatifs renouvelés.