Du point de vue théorique, la boîte à outils dont dispose les économistes, comme les financiers d’ailleurs, pour gérer les risques est assez bien maîtrisée et fait l’objet d’un relatif consensus scientifique. Dans la réalité par contre, on observe un foisonnement de pratiques de gestion des risques ; chaque type de risque (alimentaire, financier, technologique, nucléaire, industriel, bancaire, social, bancaire, chimique, sanitaire, etc.) semblant avoir un mode de gestion spécifique. On a en effet le sentiment que ces pratiques, ayant pourtant souvent les mêmes fondements théoriques, sont très différentes. Elles ne s’informent pas les unes des autres. Elles sont relativement cloisonnées.

L’objet de cette table ronde est donc de s’interroger sur les raisons de ces divergences de pratiques de gestion des risques. Ces divergences sont-elles dues simplement à la diversité des types de risques, plus ou moins singuliers, ou à des différences d’acception des concepts fondamentaux tels que la précaution, l’aversion, l’irréversibilité, l’option, etc. ? Ne peut-on pas identifier des similitudes qui permettraient aux différentes pratiques de s’enrichir mutuellement ?

Toutes ces questions, et bien d’autres encore, pourtant cruciales pour comprendre les risques et mieux les gérer, sont malheureusement pour la plupart encore sans réponse définitive aujourd'hui. Cette table ronde a par conséquent l’ambition d’éclairer un peu mieux l’un des enjeux majeurs de notre société contemporaine, qui est la gestion des risques, allant eux-mêmes en se modifiant et se transformant dans le temps.