Quels universitaires pour quel enseignement supérieur ?

Conférence organisée le

Pour la première fois, la crise qu’a connu au printemps les universités françaises n’a pas porté sur le devenir des étudiants, mais sur celui des enseignants-chercheurs et leur place dans l’institution. L’idée est d’offrir un cadrage général sur un certain nombre de questions qui ont été au cœur des préoccupations et des débats qui ont agité la communauté en montrant qu’elle renvoie aussi à des questions traitées par les économistes. Les questions abordées auront trait aux différentes taches exercées par les universitaires, les conditions de leur embauche, leur évaluation, leur rémunération, l’indépendance souhaitable et le contrôle nécessaire de leurs activités en lien avec les différentes hiérarchies au niveau local et national. Les expériences étrangères ne peuvent être ignorées ainsi que les rapprochements avec certains types de contrat de travail comme ceux régissant ceux des associés dans les cabinets de consultants ou d’avocats. Evidemment, les problèmes touchant à l’organisation du travail des universitaires ne peuvent être disjoints de celle des universités et en particulier de celle de la carte universitaire et de la différenciation des établissements. La mise en cohérence entre les statuts des enseignants-chercheurs et ceux des établissements dans lesquels ils exercent leur activité soulève des questions importantes et complexes.

Modérateur :

Vittori Jean-Marc (Editorialiste Les Echos)

Intervenants :

Trannoy Alain (Directeur d’Etudes à l’EHESS, Aix-Marseille School of Economics)
Menger Pierre Michel (Professeur, Collège de France, et directeur d'études, Ehess)
Gaffard Jean-Luc (Professeur émérite à l’Université Côte d’Azur)
Pollin Jean-Paul (Professeur de sciences économiques à l'Université d'Orléans)
Vitry Daniel (Responsable de la Mission Universités à la Caisse des dépôts et consignations)

Vidéo de la conférence :

Les documents associés à la conférence

Dans cette présentation, Jean-Luc Gaffard met en perspective les enjeux de l'autonomie des universités. Les universités sont mises en concurrence, ce qui implique une évaluation objective des travaux des chercheurs. Le problème est que le marché de la recherche est commandé par le marché des revues et des publications, pour lequel l'information n'est pas transparente. De plus, la recherche est un bien public, ce qui provoque des externalités sur ce marché. Il faut donc encadrer cette concurrence pour éviter un divorce trop important entre la recherche et l'enseignement, une recherche fondamentale trop risquée pour être réalisée et une carte universitaire trop déséquilibrée.




Dans ce rapport, les auteurs étudient une justification pour l'emploi à vie des universitaires avec le point de vue de la théorie économique des contrats et des incitations. Cette pratique est par exemple utilisée aux Etats-Unis. Dans cet article, les auteurs veulent proposer les lignes d'une réforme qui permettrait d'adapter cette idée au système universitaire français. La réforme porte en particulier sur les statuts des universitaires.




Dans cet article, les auteurs cherchent à étudier la possibilité de s'inspirer du système américain pour concevoir une réforme du statut des universitaires français. Cette réforme impose de repenser les principes d'évaluation et de rémunération des universitaires, ainsi que leurs obligatons de service et le mode de calcul des dotations de l'Etat aux Universités. L'étroitesse du marché des universitaires en France impose d'envisager une régulation de la concurrence entre les universitaires.