Les nouvelles routes de la soie ? (vidéo disponible)

Conférence organisée le

Initié par Xi Jinping en 2013, le projet des nouvelles routes de la Soie (OBOR) marque la volonté de la Chine, nouvelle première puissance économique mondiale, de dessiner une architecture de la mondialisation aux couleurs de la Chine. Le projet repose sur le développement à grande échelle d’infrastructures maritimes et terrestres reliant la Chine à l’Europe via l’Océan indien, le Proche-Orient par mer et via l’Asie centrale et la Russie par voie terrestre. Ce sont près de 900 à 1.000 milliards de dollars d’investissements qui ont été recensés au niveau mondial. Ils comprennent la construction et la modernisation d’installations portuaires, de la Birmanie au Pakistan, du Sri Lanka à Djibouti, de voies de chemin de fer en Afrique de l’Est ou de réseaux gaziers en Asie centrale. Le rachat et/ou la modernisation portuaire en Grèce ou aéroportuaire au Portugal ou en France.

Les moyens mis en œuvre par la Chine sont considérables via notamment la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), fonds souverain chinois de la route de la soie, et l’Exim Bank, Banque chinoise de développement. Les grands groupes chinois semi étatiques du BTP y ont une position forte. De nombreux pays se sont associés à ce projet en prenant des participations au capital de la banque. Les États-Unis se sont abstenus et ont tenté en vain de dissuader les Européens de le faire. Le financement du projet marque aussi la défiance de la Chine à l’égard des organismes multilatéraux tels que l’Asian Développement Bank trop dominés par le Japon et les États-Unis. C’est aussi un défi adressé au monde. Sans aller jusqu’à titrer « la Chine encercle le monde » comme Tom Hancock dans le Financial Times du 4 mai 2017, ce projet soulève des questions de souveraineté notamment pour l’Europe.

Quel est l’accueil des pays européens ? La Chine cherche, en négociant en bilatéral, à contourner l’Europe ses institutions et ses réglementations. Des questions de sécurité par exemple en matière d’infrastructure portuaires, aéroportuaires, ou énergétiques pourrait poser problème. Dans quelle mesure l’Union Européenne garde-t-elle son mot à dire ?

Dans quelle mesure aussi la guerre commerciale qui oppose la Chine aux États-Unis interfère-t-elle avec ce projet ?

Modérateur :

Marti Serge (Ancien rédacteur-en-chef économique au Monde)

Intervenants :

Ekman Alice (Chercheur, responsable des activités Chine à l’Institut français des relations internationales (Ifri))
Landais Martin (Chef du bureau Asie-Océanie de la Direction générale du Trésor)
Labat Alain (Président de la Fédération des associations franco-chinoises)
Chaponnière Jean-Raphaël (Chercheur associé à Asia Centre)

Vidéo de la conférence :

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Introduction

1/ Les nouvelles routes de la soie, le projet

2/ L'implication des collectivités locales face à cette initiatives

3/ Une analyse critique

4/ Le sentiment des pays périphériques Asie Centrale, Japon, USA

5/ Et l'Afrique

Un effet sur le commerce ?


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Intervenants : Jean-Raphaël Chaponnière (Chercheur associé à Asia Centre) ; Alice Ekman (Chercheur, responsable des activités Chine à l’Institut français des relations internationales (Ifri)) ; Alain Labat (Président de la Fédération des associations franco-chinoises) ; Martin Landais (Chef du bureau Asie-Océanie de la Direction générale du Trésor) et Serge Marti (Ancien rédacteur-en-chef économique au Monde)




Les documents associés à la conférence

diapo utilisées lors de la conférence présentent  plusieurs cartes représentant les nouvelles routes de la soie.




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

Note rédigée par le Trésor le 11 octobre 2018

Présentation : " Priorité personnelle du président Xi Jinping, l'initiative « une ceinture, une route » ou Belt and Road Initiative (BRI), aussi appelée « Nouvelles routes de la Soie » a été officiellement lancée en 2013. Elle est aujourd'hui l’une des composantes du développement économique et commercial de la deuxième économie mondiale.

En cherchant à répondre aux besoins en infrastructures de plus de 60 pays en développement situés principalement sur le continent Eurasiatique, elle est l'un des piliers de « la communauté de destin partagé pour l'humanité » que le Parti Communiste Chinois (PCC) s'est donné pour objectif de construire lors de son XIXème congrès (octobre 2017). Elle vise pour cela, au départ, à construire et exploiter, en s'appuyant sur la puissance financière et les ressources industrielles chinoises, des infrastructures portuaires, routières, ferroviaires, énergétiques, industrielles et numériques sur l'ensemble du continent eurasiatique et, au-delà, en Afrique, en Amérique du Sud et même dans l'Arctique.

Cette initiative, dans les faits pragmatique et évolutive, est l'expression d'une stratégie globale qui permettrait de réduire les vulnérabilités géopolitiques de la Chine, d’accroître la capacité de projection de sa puissance – d'abord économique –, d’accompagner sa montée en gamme, et de promouvoir un nouvel ordre mondial « aux caractéristiques chinoises ».

La mise en œuvre de cette stratégie pose plusieurs questions concernant son impact pour le développement et la stabilité économiques des pays concernés ainsi que la capacité des entreprises européennes à y participer. Cette dernière dépendra largement du degré de transparence et d'ouverture de la stratégie chinoise.

Les réponses apportées par l'Union Européenne et les autorités françaises reflètent ces enjeux et rappellent l'importance de la pleine intégration de la Chine dans l'environnement institutionnel multilatéral au moment où cette dernière accélère l'internationalisation de son économie et renforce son rôle dans la gouvernance économique mondiale et son financement. Elles soulignent aussi la nécessité d'un développement cohérent des différentes initiatives de connectivité entreprises entre l'Asie et l'Europe. " [Trésor éco]