Réinventer les politiques de l’innovation (vidéo disponible)

Conférence organisée le

Pour saisir le bien-fondé de la question qui figure dans le libellé de cette session, il est utile de partir d’un double constat. Premièrement, les politiques contemporaines de soutien à l’innovation, datent d’un peu plus de 20 ans. Elles succèdent à des politiques industrielles qui ont eu cours depuis l’après-guerre jusqu’aux années 1990 et dont l’objectif lors d’une phase de rattrapage était d’amener les grandes entreprises en France au niveau international dans divers secteurs d’activité. Deuxièmement, l’environnement international a changé depuis: il est à présent marqué à la fois par l’émergence de nouveaux acteurs, à la source d’une concurrence globale très forte, et par des révolutions technologiques marquées par la prééminence des connaissances et l’apparition de nouveaux modes de production conduisant à une multiplicité de nouveaux biens et services, et de nouveaux modes de vie individuelle et collective. Pour faire face à ces nouveaux défis, la puissance publique en France a multiplié les dispositifs et instruments de soutien à la recherche développement et à l’innovation. Le coût de ces interventions publiques est de l’ordre de 10 milliards d’euros par an, soit à peu près un demi point de PIB. Le plus souvent les multiples instruments se sont surajoutés les uns aux autres, de sorte que la lisibilité de l’intervention publique en la matière s’en est trouvée quelque peu affectée. Enfin, la France se classe au sein de l’Union Européenne comme un pays suiveur et non pas leader. De plus, les résultats en termes de jeunes entreprises innovantes de taille internationale ne sont pas encore au rendez-vous. N’est-ce qu’une question de temps ou est-il nécessaire d’envisager des inflexions en la matière, quitte à réinventer les politiques d’innovation en France ? Pour tenter de répondre à cette question, diverses pistes seront explorées par les intervenants.

Modérateur :

Vittori Jean-Marc (Editorialiste Les Echos)

Intervenants :

Guellec Dominique (Chef de la Division de la Politique de la Science et de la Technologie au sein de l'OCDE)
Encaoua David (Professeur émérite à l'université de Paris1 Panthéon-Sorbonne)
Harfi Mohamed (Chef de projet, France Stratégie)
Tirole Jean (Président honoraire de Toulouse School of Economics (TSE))
Sachwald Frédérique (Directrice de l’Observatoire des Sciences et Techniques au sein du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES))

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Intervenants : David Encaoua (Professeur émérite à l'université de Paris1 Panthéon-Sorbonne), Dominique Guellec (Chef de la Division de la Politique de la Science et de la Technologie au sein de l'OCDE), Mohamed Harfi (Chef de projet, France Stratégie), Frédérique Sachwald (Directrice de l’Observatoire des Sciences et Techniques au sein du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES)), Jean Tirole (Président de l’Ecole d’Economie de Toulouse (TSE), directeur scientifique de l'Institut d'Economie Industrielle (IDEI) à Toulouse) et Jean-Marc Vittori (Les Echos)




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Les politiques de recherche et développement de la France connaissent une différence de performance contrairement à celles des autres pays européens malgré l’abondance des moyens investis et des dispositifs déployés. Cela est dû notamment à trois raisons:

  • le faible niveau de coopération entre les entreprises et les universités
  • les inégalités de performances dans le système éducatif
  • les différences de traitement entre les agents en place et les nouveaux

Pour parer à ces obstacles, l’une des solutions proposées est que l’Etat abandonne son rôle traditionnel de correcteur de défaillances de marché et qu’il devienne facilitateur d’innovations technologiques et numériques  ainsi qu’ouvreur d’opportunités pour les sociétés. Cela permettrait à la branche du numérique d’être perçue comme un outil de développement social et non comme un progrès technologique menaçant. Trois voies sont alors suggérées à l’Etat par l'auteur :

  • Transformer les modalités d'enseignement en introduisant à l'école le numérique
  • Contribuer à construire une infrastructure de plateforme communue
  • Mettre à disposition des utilisateurs les équipements spécifiques et l'ensemble des services qui sont associés au numérique