MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 - Le commerce international, la mondialisation : danger ou opportunité ?

Naviguer dans le mooc c'est quoi l'éco. (Nous reproduisons sur ces pages un MOOC que nous avions réalisé sur FUN en 2016 et 2017 sans les exercices et forums)
S1 - L'économie et vous
S2 - Quelle est la situation de l'économie française ?
S3 - Comment et pourquoi générer de la croissance économique ?
S4 - Le commerce international, la mondialisation : danger ou opportunité ?
S5 - Monnaie, banque, finance : ces sujets nous concernent tous
S6 - Qu’est-ce qu'une bonne politique économique ?

Introduction

La mondialisation est un terme qui fascine et inquiète. Sans doute est-ce lié à la nébuleuse de questions qui l'entoure. Certains cherchent à mesurer le phénomène de mondialisation, en s'appuyant sur les statistiques de commerce international ou de mouvements migratoires. D'autres s'attachent aux conséquences de la mondialisation sur diverses variables sociétales clé, notamment l'environnement ou les inégalités sociales. Enfin, certains s'intéressent à la dimension géopolitique de la mondialisation, avec l'étude des rapports Sud-Nord, le rôle des institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale, ou encore les formes d'impérialisme.

Les débats autour de cette question sont donc nombreux. Les économistes contribuent à ces questions en dialogue avec d'autres sciences humaines et sociales, en apportant leur regard spécifique à un certain nombre de ces débats. Notamment, ils ont cherché à décrire (partie A) et comprendre (parties B et C) les différents flux qui donnent corps à cette mondialisation : flux de biens et services, flux de capitaux, flux migratoires. Étudier la nature et les causes de ces flux permet de mieux comprendre leur impact sur notre vie de tous les jours, notamment concernant notre niveau de vie (partie D). Comme la mondialisation fait partie de notre paysage, nous terminerons par quelques perspectives concernant les enjeux actuels de la mondialisation, pour la France et l'Union européenne (partie E).

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 A Une petite histoire des mouvements internationaux (Sébastien Jean et El Mouhoub Mouhoud)

Mieux comprendre le phénomène de mondialisation nécessite d'abord d'en connaître la dynamique historique. Contrairement à une idée reçue, la mondialisation n'est pas nouvelle : elle est aussi vieille que l'humanité elle-même. Elle a simplement changé de forme au cours du temps.

Dans cette vidéo, Sébastien Jean, directeur du CEPII, et El Mouhoub Mouhoud, professeur à l'Université Paris Dauphine, brossent à grands traits cette histoire des mouvements a) des biens et services (le commerce international), ainsi que b) des personnes (la migration internationale).

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Quelques définitions pour y voir plus clair

Le commerce international englobe l'ensemble des flux de biens et de services impliquant deux pays.
Les flux peuvent être des exportations ou des importations. Une unité (travailleur, entreprise) est dite résidente si elle est localisée sur le territoire national, indépendamment de sa nationalité. Par exemple, une filiale étrangère implantée en France est une unité résidente. Une unité est dite non-résidente si elle effectue son activité économique hors du territoire national. Par exemple, les filiales d'une entreprise française au Brésil sont des unités non-résidentes.

  • Les importations constituent l'ensemble des biens et des services fournis par des unités non-résidentes à des unités résidentes d'un pays.
  • Les exportations sont l'ensemble des biens et des services fournis par des unités résidentes à des unités non-résidentes.

Par exemple, le graphique ci-dessous met en évidence la croissance du commerce international de l'Union européenne en pourcentage de son produit intérieur brut (PIB). Les importations et exportations incluent à la fois les échanges intra et hors union. Les importations et exportations sont une part de plus en plus importante de la richesse de l'UE, avec une chute en 2009 et une récupération qui a pris moins de deux ans. En 2014, les importations (en vert) représentent 40% du PIB et les exportations (en bleu) 43%.

commerce EU

Le taux d'ouverture d'un pays cherche à capter l'importance des échanges internationaux par rapport à la taille économique du pays. Il rapporte donc la moyenne des importations et exportations de ce pays à son PIB. Plus un pays est petit, plus son taux d'ouverture est important. Un taux d'ouverture peut être supérieur à 100 (c'est le cas au Luxembourg, où le taux d'ouverture est de 150%). Le graphique ci-dessous présente le taux d'ouverture de l'économie française. Entre les années 1970 et aujourd'hui, il est passé de 15 à 30%, ce qui signifie que le commerce international a augmenté plus vite que la croissance économique du pays.

Taux ouverture france


Migration - Selon l'UNESCO, la migration n'a pas de définition uniforme : elle dépend des différents pays. Cependant, elle ne doit pas être confondue avec le droit d'asile ou le statut de réfugié. Pour Eurostat qui collecte les données de migration en Union européenne :

  • Un migrant est une personne qui choisit d'habiter durablement (plus de 12 mois) dans un pays autre que celui dans lequel il habitait précédemment.
  • Un immigrant est une personne qui vient ou revient de l’étranger (après 12 mois ou plus) pour établir sa résidence dans un pays donné (pendant 12 mois ou plus). L'immigration désigne le groupe d'immigrants observés dans le pays pendant une année donnée.
  • Un émigrant est une personne qui part à l'étranger (pendant 12 mois ou plus). L’émigration désigne le groupe d’émigrants quittant le pays pendant une année donnée.
  • Le solde migratoire correspond à la différence entre l’immigration et l’émigration survenues dans un pays pendant une année donnée.

Par exemple, au total, en 2013, 3,4 millions de personnes ont immigré dans l’un des États membres de l’UE28, et au moins 2,8 millions d’émigrants ont quitté le territoire de ces États. Le tiers des immigrants de l'UE provient d'un pays de l'UE-28. En 2013, la plupart des pays ont un solde migratoire positif, comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni. D'autres ont un solde migratoire négatif, comme l'Espagne ou le Portugal.

Les défis statistiques liés à la mondialisation

La mondialisation n'est pas nouvelle ; cependant, le phénomène est en expansion ce qui suscite bien sûr des débats et des envies d'en savoir plus sur son ordre de grandeur. Le souci, c'est que les données sont collectées de manière nationale : il est difficile d'avoir une vision claire et chiffrée des phénomènes transfrontaliers. C'est le cas de la mesure des migrations, mais c'est également le cas des opérations économiques menées par les firmes multinationales. L'institut de données européennes Eurostat cherche à générer des données transfrontalières et fiables et recommande cinq familles d'indicateurs de la mondialisation : i) le commerce international, ii) les investissements directs étrangers, ainsi que la part des entreprises implantées en France mais détenues par l'étranger dans : iii) l'emploi, iv) les dépenses de recherche et développement, et v) la valeur ajoutée. Selon leur disponibilité, ces indicateurs sont synthétisés ci-dessous pour la France.

commerce internationale biens et services franceIDE Franceentreprises détenues par rdm

Entre 2002 et 2012, en France, la mondialisation de l'économie s'est accélérée, comme en témoignent le stock d'investissements directs étrangers (cf. partie C pour une définition) et les importations qui ont augmenté plus vite que le PIB. D'autres indicateurs viennent nuancer ce constat : la part de l'emploi liée aux entreprises étrangères ou la part de la richesse créée par les entreprises étrangères dans la valeur ajoutée totale des entreprises résidentes, tendent à baisser.

Quelques compléments

... sur les chiffres clé de la migration en 2016 dans les pays de l'OCDE (chiffres pour 2017 à paraître en juin), en anglais.

... sur la migration en Union européenne en 2014 (actualisation prévue en août 2017).

... sur les demandes d'asile adressées à l'Union européenne et leur évolution de 2005 à 2015 (données en anglais actualisées pour 2016-2017).

... sur un projet de chercheurs en sciences sociales concernant le droit à la parole et au choix des réfugiés : refugees' say. Leur Ted Talk disponible ici.

... sur des définitions, un quizz et des informations sur les migrations forcées aujourd'hui dans le monde.

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 B Pourquoi les pays échangent-ils ? (Sandra Poncet et Agnès Bénassy-Quéré)

Pourquoi les pays échangent-ils des biens plutôt que les produire eux-même ? La réflexion des économistes sur les échanges commence au 16ème siècle avec la découverte du Nouveau Monde. Depuis, cette pensée s'est profondément transformée, notamment sous l'impulsion du commerce international qui prend de nouvelles formes.

Sandra Poncet, Professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, met en évidence le virage fondamental de la pensée économique concernant les échanges internationaux à partir du 19ème siècle. Agnès Bénassy-Quéré, Professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, explique ensuite que la théorie moderne du commerce international comporte trois volets : les avantages comparatifs, le théorème Hecksher-Ohlin-Samuelson (HOS), et la différentiation des produits. Sébastien Jean, directeur du CEPII, retrace le parcours du commerce mondial du commerce interbranche au commerce intrabranche.

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Notions et raisonnements à partir de l'analyse de la vidéo

Les théories du commerce international

Le commerce international a eu une grande place dans l'histoire de la théorie économique, ce depuis les origines de l'économie politique. Nous reprenons ici les grandes lignes de la pensée économique au sujet des échanges commerciaux, et leur actualité.

1. Mercantilisme

  • Aux origines- Le mercantilisme est une théorie du commerce international héritée du 16ème siècle. Les tenants de cette théorie défendaient l'idée que l'enrichissement d'une nation passait notamment par un commerce extérieur excédentaire, c'est à dire une politique d'exportation agressive couplée à un protectionnisme défensif pour accumuler des métaux précieux. Le bien-fondé du mercantilisme pour l'enrichissement des nations a été réfuté, notamment par l'économiste Adam Smith au 18ème siècle, qui montre que l'or est une marchandise comme les autres dont le prix élevé est lié à sa rareté. Accumuler de l'or conduit donc simplement à générer de l'inflation, et non augmenter le niveau de vie d'un royaume. 
  • Aujourd'hui, les pays ont bien sûr abandonné l'idée d'accumuler des métaux précieux. En revanche, certains discours et décisions politiques font encore écho aux théories mercantilistes, notamment concernant l'obsession d'une balance commerciale excédentaire, la politique industrielle, le soutien aux industries nationales, ou encore la "guerre économique" entre impérialismes.

Exemple : le CEPII dresse un bilan des politiques de soutien à l'exportation adressées aux entreprises en France. A cette occasion, les auteurs rappellent que ces politiques ne sont bien-fondées que dans un cadre très précis : celui de la défaillance de marché et de la présence de rendements croissants (comme dans l'aéronautique). La protection des industries dans l'enfance n'a jamais montré son efficacité empiriquement. Ces politiques qui peuvent s'apparenter à du néo-mercantilisme risquent d'être inefficaces (les industries étant peu compétitives) ou de constituer des effets d'aubaine (les entreprises bénéficiaires auraient de toute manière exporté).


2. Théorie des avantages comparatifs

  • Aux origines - La théorie des avantages comparatifs est formulée par David Ricardo (On the Principles of Political Economy and Taxation, ch.7, 1817). Elle stipule que les pays ont intérêt à se spécialiser et échanger des biens pour lesquels ils sont relativement les plus productifs. Elle se construit en différence avec la théorie des avantages absolus d'Adam Smith (La richesse des nations, 1776), pour lequel la spécialisation n'avait d'intérêt pour le pays que si celui-ci avait un avantage absolu sur l'autre. Selon Ricardo, tous les pays ont donc intérêt au libre-échange, pourvu qu'ils se spécialisent dans le bien dans lequel ils sont relativement le plus productif, même si un pays les surpasse en toutes les productions.

L'exemple classique est celui que Sandra Poncet reprend dans la vidéo : le vin et le drap, développé par Ricardo. Le Portugal est plus productif que l'Angleterre à la fois dans la production de drap et de vin : avec une unité de travail, il produit 20 mètres de drap ou 300 litres de vin, alors que l'Angleterre ne produit que 10 mètres ou 100 litres de vin. Pour Adam Smith, les pays n'ont pas d'intérêt mutuel à l'échange. Cependant, David Ricardo note que l'Angleterre a intérêt à affecter une unité de travail à produire 10m de drap et l'échanger avec le Portugal contre 150L de vin, plutôt que d'affecter une unité de travail à produire 100L de vin directement. De même, le Portugal a intérêt de se spécialiser dans la production de vin : avec 300L de vins exportés, elle pourra importer 30m de drap au lieu des 20 produits nationalement.

  • Aujourd'hui, la théorie des avantages comparatifs est d'une grande actualité pour comprendre les spécialisations interbranches des pays, c'est-à-dire les spécialisations et les échanges dans des biens de catégorie différente. En revanche, elle n'explique pas d'où vient cet avantage comparatif (c'est ce que nous dira le théorème HOS). Elle n'explique pas non plus deux caractéristiques essentielles du commerce international aujourd'hui : i) l'échange de biens intrabranche, c'est-à-dire de même catégorie, et ii) la division internationale du travail concernant les étapes de production d'un seul produit, ce que l'on appelle les chaînes internationales de valeur.

Exemple : il est possible de dresser un tableau des avantages comparatifs de la France et des pays européens. Pour ce faire, on utilise un indicateur d'avantage comparatif relatif, généralement basé sur Balassa (1965) (voir l'encadré 2 de ce document pour une définition). L'idée est de mettre en évidence les points forts et les points faibles d'une économie. 

Ce graphique est tiré de la publication Panorama de la spécialisation européenne (Colette Herzog et Denis Ünal, CEPII, 2012). Il représente la spécialisation de la France en 17 filières, entre 1995 et 2009, sur la base de l'indicateur d'avantage comparatif relatif. Plus l'indicateur est au dessus de 0, plus la spécialisation dans ce secteur est un point fort de la structure d'exportation. Plus il est en dessous de 0, plus le secteur est un point faible. Les points forts industriels de la France sont la chimie et la mécanique. La France maintient une spécialisation forte en services et agroalimentaire. La spécialisation dans le secteur automobile s'est effectivement dégradée.

indices de spécialisation

3. Théorème HOS

Aux origines - Le théorème HOS (Hecksher-Ohlin-Samuelson) complète la théorie des avantages comparatifs en donnant les raisons pour lesquelles un pays est relativement plus productif en l'un ou l'autre bien. Les avantages comparatifs sont issus de la dotation en facteurs de production. Il y a deux facteurs de production : le travail, et le capital. Les pays se spécialisent dans la production de biens qui mobilisent le facteur le plus abondant. Ainsi, les pays les mieux dotés en facteur travail se spécialisent dans la production de biens qui nécessitent beaucoup de travail, tandis que les pays qui sont les plus intensifs en capital se spécialisent dans la production de biens nécessitant du capital. Cette théorie a été remise en cause par le paradoxe de Léontieff (1954), qui remarque que les États-Unis exportent beaucoup de biens intensifs en facteur travail, alors que leur dotation en capital est plus élevée que dans d'autres pays, ce qui suppose qu'ils devraient se spécialiser dans des biens intensifs en capital.

Aujourd'hui - On peut réconcilier le théorème HOS avec le paradoxe de Léontieff en considérant deux facteurs travail : le travail peu qualifié, et le travail qualifié. Les Etats-Unis sont spécialisés en biens intensifs en travail qualifié, tandis que ses partenaires commerciaux sont spécialisés dans des biens à fort contenu non qualifié. Ainsi, le théorème HOS explique les échanges entre pays industrialisés et pays en voie de développement ou émergents. Cependant, il n'explique pas le commerce intrabranche ou les chaînes de valeur.

4. Commerce intrabranche

Aux origines - L'avantage comparatif complété par le théorème HOS ne permet pas de comprendre que les pays s'échangent des biens similaires ou issus de la même branche d'activité. Par opposition au commerce interbranche, qui désigne justement les échanges de biens issus de secteurs différents, le commerce intrabranche correspond au commerce de produits du même secteur d'activité.

Aujourd'hui - Le commerce intrabranche a explosé après les années 1960. Aujourd'hui, il représente deux tiers du commerce entre les pays de l'Union Européenne à 15. Bien sûr, il occupe une part moins importante dans le commerce avec les pays hors Union Européenne, où le commerce de produits différents représente 70% des échanges.

Ce tableau donne la composition du commerce de l'Union européenne entre commerce univoque (de biens différenciés), et commerce intrabranche (de biens similaires, de qualité différente ou de caractéristiques diversifiées).
 

commerce international intrabranche

On voit que le commerce univoque représente 50% du commerce de l'Union à 15. Entre 1995 et 2008, le commerce interbranche a augmenté un peu plus vite que le commerce intrabranche : il pèse 1,4 points de pourcentage plus lourd dans le commerce total en 2008. A l'échelle mondiale, contrairement aux années 1960, l'approfondissement du commerce intrabranche n'est donc pas plus explosif que la croissance du commerce interbranche. En revanche, le commerce intrabranche avec les nouveaux membres de l'Union européenne (troisième ligne) s'est profondément développé relativement au commerce univoque, ce qui suggère une intégration forte de ces pays aux chaînes de valeur et aux modes de consommation de l'Union.

Compléments

... sur le protectionnisme aujourd'hui :

... sur la spécialisation en Union européenne, en France, dans le monde :

      • Ce document du CEPII dresse un panorama très complet des points forts et points faibles de l'UE par rapport au reste du monde, ainsi que des pays de l'UE pris séparément, entre 1995 et 2009.

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 C Pourquoi les entreprises s’internationalisent-elles ? (Agnès Bénassy-Quéré)

La mondialisation recouvre toute forme d'élargissement des activités des acteurs économiques du cadre national au cadre international. Une dimension importante de la mondialisation est celle de l'internationalisation des entreprises. Puisque les entreprises peuvent échanger, on peut se poser la question : pourquoi les entreprises préfèrent-elles s'internationaliser plutôt que simplement commercer entre elles ?

Agnès Bénassy-Quéré, Professeur à l'université Paris 1, présente les différentes raisons qui poussent les entreprises à devenir des firmes multinationales. Olivier Bouba-Olga, Doyen de la faculté de sciences économiques de l'université de Poitiers, explique qu'il existe une véritable géographie de l'activité économique, qui dépend de la dotation en facteurs et des effets d'agglomération spatiale des compétences. Dans un tel paysage, la concurrence pour l'attractivité des territoires n'est peut-être pas si pertinente.

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Notions et raisonnements à partir de l'analyse de la vidéo

Quelques définitions pour y voir plus clair

L'internationalisation des entreprises passe par deux grands canaux : 

  • La participation au commerce international par le biais d'exportations et d'importations (l'entreprise est internationale).
  • L'implantation ou l'acquisition d'unités de production ou de distribution à l'étranger par le biais d'investissements directs étrangers, c'est-à-dire par une prise de participation significative (10% ou plus) dans le capital d’une entreprise  étrangère, lui  donnant  un  contrôle sur  les  décisions (l'entreprise est alors multinationale).

Quelle est l'ampleur de l'internationalisation des entreprises en France ?

S'il est clair que la mondialisation est présente dans nos produits de consommation de tous les jours, il faut garder à l'esprit l'ordre de grandeur du phénomène d'internationalisation des entreprises. La proportion d’entreprises engagées dans une relation internationale est faible ; quel que soit le pays, elle dépasse rarement 20%. De plus, la plupart des entreprises exportatrices ne traitent qu'avec quelques pays voisins. Par exemple, près de la moitié des exportateurs français ne desservent qu’une seule destination.

  • Internationalisation par exportation en France en 2013 (données INSEE)

- Moins de 10% des entreprises ont déclaré un chiffre d'affaire à l'exportation.
- 1% des entreprises exportatrices concentrent près de 80% des exportations.

  • Internationalisation liée aux firmes multinationales (FMN) en France en 2013

- Un salarié français sur 2 dans le secteur marchand non agricole travaille dans une FMN sous contrôle français ou étranger.
- Les FMN françaises à l'étranger sont localisées pour une petite moitié en UE (principalement en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, en Italie et en Pologne), et pour l'autre dans le reste du monde (notamment au Brésil et en Chine). Les motifs de production et de distribution évoqués dans la vidéo sont tous deux représentés : les FMN françaises s'implantent dans les pays en voie de développement d'abord pour produire, et dans les pays développés d'abord pour vendre sur place.
- Les FMN étrangères en France sont d'abord sous contrôle des Etats-Unis (20%), puis d'autres pays de l'UE (60%). Seules 5% de ces firmes sont sous le contrôle de centres de décision qui ne sont pas situés dans des pays développés.

On voit qu'il faut relativiser l'ampleur de la mondialisation. Finalement, seules 10% des entreprises exportent, et la part de l'emploi dans les entreprises étrangères installées en France peine à atteindre 10%. Cela étant, les firmes multinationales existent et elles sont le moteur de la mondialisation des économies. En effet, exportations et FMN vont souvent de pair : 1/3 du commerce mondial a lieu entre filiales de firmes multinationales, et 50% des entreprises exportatrices importantes en France (= qui réalisent un chiffre d'affaire de plus d'un million d'euros à l'exportation) sont des firmes multinationales (sous contrôle français ou étranger).

Pourquoi existe-t-il des entreprises multinationales ? Cette question est légitime dans un monde ou l'importation et l'exportation pourraient suffire. Pourquoi les entreprises choisissent de se localiser à l'étranger ? En réalité, les entreprises ont différents intérêts à s'implanter directement dans les pays : des intérêts de distribution, des intérêts de production, des intérêts fiscaux.

  • Distribution - Les premières théories considèrent que les mouvements de capitaux (IDE) sont des substituts au commerce international. Directement en lien avec le théorème HOS (cf. partie B), puisque la dotation en capital des pays en voie de développement est faible, le rendement du capital y est élevé (car il est rare). Le capital (IDE) va donc aller vers les pays du Sud, là où la rémunération est la plus élevée. Selon R. Mundell (1957), commerce international de biens et flux de capitaux sont donc de parfaits substituts. Si les capitaux sont immobiles, le pays du Sud importera les biens intensifs en capital ; si les capitaux sont mobiles, leur coût local baissera avec l'arrivée massive de capitaux, et le pays du Sud produira les biens intensifs en capital sur place.

Selon cette théorie, l'entreprise fait le choix entre l'exportation vers un pays ou la production sur place selon une analyse de coûts. D'un côté, l'exportation implique des coûts de transport et des droits de douane. D'un autre côté, la filiale implique un coût fixe important, et des coûts de coordination sur place liés aux différences de culture. Elle s'implante sur place si les barrières aux exportations sont trop importantes.

  • Production - La distribution est loin de représenter le seul motif de localisation. De fait, le modèle présenté ci-dessus ne reflète pas la réalité des mouvements de capitaux Nord-Nord. Les firmes multinationales ont un comportement stratégique de production qu'il convient d'analyser.

Division internationale du travail - Les multinationales exportent beaucoup puisqu'elles sont responsables d'un tiers du commerce mondial ; il apparait que les exportations et les investissements à l'étranger soient largement complémentaires. Plus que la distribution, c'est le processus de production qu'elles optimisent en choisissant leur localisation.

Les firmes multinationales ont été le moteur de la mondialisation dans les années 1980-1990. Elles ont fragmenté le processus de production et intensifié la division internationale du travail, en s'implantant là où les facteurs sont les moins chers et les plus abondants. Les biens qu'elles produisent sont devenus "made in world" : les chaînes de valeurs créées sont internationales. Ce graphique issu de l'OCDE montre comment la richesse est créée à tous les stades de la production d'un bien.

Chaine valeur

Notons qu'aujourd'hui, les firmes envisagent davantage le développement de la demande extérieure des pays émergents. Par exemple, le visage des relations commerciales avec la Chine se transforme, du fait de l'évolution à la hausse des coûts salariaux, de la mutation du tissu productif chinois vers la technologie intermédiaire, et du développement d'une demande locale pour des biens de consommation.

Effets d'agglomération - La nouvelle économie géographique apporte un regard nouveau sur les choix de localisation liés à des facteurs de production. Elle explique que les entreprises se localisent par rapport à leurs concurrents. Intuitivement, on pourrait penser qu'elles se localisent là où les concurrents sont peu nombreux ; mais les données montrent que ce n'est pas le cas : au contraire, elles s'agglomèrent là où la concurrence est déjà présente. Ceci peut être lié à la présence de biens intermédiaires sur place ; la formation de ces clusters peut aussi être liée à des externalités technologiques entre firmes : par exemple, les entreprises sont d'autant plus innovantes qu'elles bénéficient d'un environnement général favorable à l'innovation.

  • Fiscalité - En dernier lieu, les FMN optimisent fiscalement ce qui n'a à voir ni avec la production ni avec la distribution de leur produit, mais à la manière dont elle gèrent leur bénéfice. Au lieu d’investir pour des raisons économiques, les entreprises investissent sur motif fiscal, ce qui peut nuire à l’efficacité de l’affectation des ressources ainsi qu’à la confiance des citoyens dans le système fiscal. En 2015, l'OCDE coordonne un groupe de réflexion international visant à réfléchir sur ces pratiques. En effet, l’origine  du  phénomène d'optimisation n'est pas lié à une seule règle, mais à l'interaction entre différentes règles de différents pays. Elle estime les pertes de  recettes entre 4% et 10% du montant des bénéfices des sociétés à l'échelle mondiale, soit 100 à 240 milliards de dollars par an. 

Doit-on favoriser la concurrence entre les territoires pour la localisation des entreprises ?

La concurrence entre territoires fait appel à la tension existant entre politique de concurrence et politique industrielle. D'un côté, la mise en concurrence des territoires est censée favoriser l'émulation et tirer toutes les économies vers le haut. La concurrence génère en fait plusieurs effets pervers potentiels, notamment une vision de court terme et un effet de "course aux armements" au cours de laquelle l'effet des politiques publiques concurrentielles s'annule.

D'un autre côté, la mise en place d'une politique industrielle permet de réaliser des investissements à long terme, notamment en matière d'infrastructure ou en capital humain ; mais sans l'aide du mécanisme concurrentiel, les pouvoirs publics ont souvent du mal à distinguer les projets compétitifs à fort potentiel, ce qui peut mener à un mauvais emploi des fonds publics.

Aujourd'hui, les pays (à l'exemple de la Finlande dans les années 1990) s'accordent à formuler une politique industrielle dans le respect des principes élémentaires de la concurrence, afin de favoriser l'efficacité économique, tout en surmontant les imperfections liées à beaucoup de marché de technologie de pointe.

Compléments

... sur l'état des entreprises en France dans la mondialisation :


... sur les choix de localisation des entreprises

  • Une synthèse très claire sur les théories de la localisation et leur validation empirique.


... sur les liens complexes entre concurrence et politique industrielle :

    • Des exemples du monde entier concernant les articulations problématiques ou fructueuses entre politique concurrentielle et politique industrielle, avec une ouverture sur la sortie de crise.

... sur la politique d'attractivité territoriale :

  • Le site de Business France (qui résulte de la fusion entre l'Agence française pour les investissements internationaux en France et UBIFRANCE, agence du développement international des entreprises françaises à l'étranger) qui expose les différents politiques d'attractivité territoriale au niveau national et les différentes mesures d'accompagnement pour les entreprises françaises à l'export et à l'investissement à l'étranger.
  • Cette note du CAE qui rend compte de la faible attractivité de la France pour les centres de décision des firmes multinationales, relativement aux voisins belge et allemand. Cette attractivité faible ne semble pas liée aux caractéristiques structurelles de la France, qui dispose d'une excellence en capital humain ainsi que d'une grande qualité d'infrastructures routières et aéroportuaires, mais plutôt à une spécialisation sectorielle moins dynamique.


... sur les pratiques des firmes multinationales concernant l'optimisation fiscale :

  • Le chapitre 3 de ce rapport détaille les différentes techniques employées par les entreprises pour procéder à l'optimisation fiscale : prix de transfert, endettement...
  • L'OCDE coordonne la lutte contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS) au niveau international depuis 2014 : Intégralité des rapports ; Synthèse très claire condensant les enjeux, résultats et recommandations des rapports dans la lutte contre l'érosion des BEPS.

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 D Migrations, mondialisation et inégalités (El Mouhoub Mouhoud et Sandra Poncet)

Commerce, migrations... les différents visages de la mondialisation ont un impact sur les inégalités entre les pays, et à l'intérieur de ces pays. El Mouhoub Mouhoud, Professeur à l’Université Paris-Dauphine,  nous explique que la migration a un impact différencié selon que les pays sont à haut revenu, à revenu intermédiaire, ou à bas revenu. Sandra Poncet, Professeur à l'université Paris 1, revient sur les effets du commerce international sur les inégalités au sein des pays du Nord et du Sud.

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Notions et raisonnements à partir de l'analyse de la vidéo

Quelques définitions pour y voir plus clair

Migration (rappel de la partie A) : La migration est volontaire et ne doit pas être confondue avec le statut de réfugié et de demandeur d'asile. Pour Eurostat qui collecte les données de migration en Union européenne, un migrant est une personne qui choisit d'habiter durablement (plus de 12 mois) dans un pays autre que celui dans lequel il habitait précédemment.

Taux d'expatriation : rapport entre le nombre d’émigrés et la population de référence du pays de départ. Par exemple, si le taux d'expatriation des plus qualifiés est de 20%, cela signifie que 20 personnes qualifiées sur 100 habitent durablement dans un autre pays que leur pays d'origine.

Fuite des cerveaux (brain drain) : terme de vulgarisation désignant les flux migratoires de personnes qualifiées (scientifiques, ingénieurs, ou plus largement diplômés d'études supérieures). Cette carte (source : OCDE) illustre le taux d'expatriation des diplômés de l'université dans un autre pays de l'OCDE. On voit notamment que moins de 5% des français qualifiés s'expatrient.

 

 

Carte fuite cerveaux

Transferts de fonds : les transferts de fonds sont les capitaux envoyés par les émigrés vers leur pays d'origine. Statistiquement, ils sont la somme de trois composantes de la balance des paiements : "rémunération des salariés", "envois de fonds", "transferts de capital". Ces transferts sont en constante augmentation depuis quelques années. Ils sont loin de représenter une somme négligeable, puisque leur montant (530 milliards de dollars en 2014) dépasse largement celui de l'aide publique au développement entre États, comme le montre ce graphique (source des données : Banque mondiale).

transfert de fonds

Ordre de grandeur des migrations en France et en Europe

Plusieurs statistiques permettent d'avoir un aperçu des flux et stocks migratoires : les flux d'immigration, le stock de population née à l'étranger, l'acquisition de nationalité, le nombre et le type de permis de séjour délivrés (famille, travail, études), les demandes de droit d'asile. Les données d'émigration sont moins fiables que les données d'immigration, car il est plus difficile de capter les sorties.

En 2013, 3,4 millions de personnes ont immigré dans un pays de l'UE, tandis que 2,8 millions de personnes ont émigré : le solde migratoire est donc positif. Un tiers des immigrants est issu d'un autre pays de l'Union européenne. L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les principaux pays de destination : près de 40% des migrants choisissent l'un ou l'autre de ces pays. La France accueille moins de 10% de ce flux migratoire. Le nombre de personnes nées à l'étranger permet d'avoir une idée du stock de migration : en 2014, 33,5 millions de personnes vivent en Union européenne mais sont nées dans un autre pays, soit environ 10% de la population. En France, 7 personnes sur 100 sont nées à l'étranger, dont 3 dans un autre pays de l'Union européenne. Enfin, en 2013, les acquisitions de nationalité sont en hausse, et concernent 980'000 nouveaux citoyens européens, dont 20% sont devenus Espagnols. 

Compléments

... sur les mouvements migratoires en Union européenne :

  • Quelques données sur l'asile.
     

... sur l'impact des transferts de fonds sur les pays d'origine :

  • Une synthèse de l'OCDE décrivant le montant des transferts de fonds, leurs déterminants, ainsi que leurs effets sur les pays destinataires en matière de développement.
  • Un document de l'IRD pour mieux comprendre l'impact des transferts sur l'éducation ou le financement de biens publics dans les pays d'origine des migrants.
     

... sur l'effet des migrations sur les pays d'accueil :

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 E Les enjeux actuels pour la France et l'Union Européenne (Sébastien Jean, Sandra Poncet et Agnès Benassy-Quéré))

Nous l'avons compris, la mondialisation se transforme. Aujourd'hui, de nouveaux défis sont en jeu : ouverture économique et croissance, ouverture économique et environnement, ouverture économique et intégration... Parmi toutes ces questions, voici trois dynamiques qui ont retenu notre attention :

Du commerce de biens au commerce de tâches - Sébastien Jean, Directeur du CEPII, montre comment la mondialisation a atteint un point extrême d'éclatement du processus productif et souligne les défis en matière de données statistiques et d'organisation internationale dans un monde de plus en plus intégré.

De la quantité à la qualité de l'ouverture internationale - Sandra Poncet, Professeur à l'Université Paris 1, met en évidence le déplacement de la question de l'effet de l'ouverture internationale vers celui de la composition du commerce international.

De l'union douanière à l'union monétaire - Agnès Benassy-Quéré, Professeur à l'Université Paris 1, nous explique les enjeux autour des devises avant de nous éclairer sur l'impact de l'euro sur le commerce international à l'échelle européenne.

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Notions et raisonnements à partir de l'analyse de la vidéo

Quelques définitions pour y voir plus clair

Division internationale du travail  - A l'origine, la division internationale du travail implique que les pays se spécialisent selon leurs avantages comparatifs (partie B). Aujourd'hui, elle implique de plus en plus la division internationale des processus productifs. Le commerce international de biens finaux s'est en partie transformé en un commerce de biens intermédiaires, marqué par les firmes multinationales et la sous-traitance. Les chaînes de valeur se mondialisent.

Devise - Une devise est une unité monétaire, comparée avec d'autres unités monétaires. Toute monnaie est donc une devise lorsqu'elle peut s'exprimer en fonction d'une autre monnaie. Le taux de change est le prix d'une devise par rapport à une autre. Il est exprimé au certain ou à l'incertain. Par exemple, pour un européen, la cotation au certain est : 1euro = x dollars. A l'incertain, elle est : 1 dollar = 1/x euros. Une devise s'apprécie lorsque sa valeur augmente relativement à une autre devise : une unité monétaire peut acheter une quantité plus importante de l'autre monnaie. Cette autre devise s'est alors dépréciée. Par exemple, si 1euro = 1 dollar hier et 1euro = 2dollars aujourd'hui, l'euro s'est apprécié par rapport au dollar. Le dollar s'est déprécié par rapport à l'euro. 

Balance commerciale - La balance commerciale d'un pays est un document comptable dans lequel sont recensées importations et exportations de biens et services. Le solde de la balance commerciale est la différence entre exportations et importations. Si la valeur des exportations est supérieure à celle des importations, la balance commerciale est excédentaire. La balance commerciale est un élément de la balance des paiements.

Comme l'explique la Banque de France, la balance des paiements

"mesure les transactions entre les résidents et les non-résidents, c’est-à-dire entre les acteurs économiques (banques, entreprises, ménages, administrations publiques) qui exercent leur activité sur le territoire national et ceux qui exercent leur activité à l’étranger. La balance des paiements présente les transactions courantes et les transactions financières. Les transactions courantes regroupent les transactions économiques, qui reflètent les échanges de biens et services, et les transferts de revenus. Le solde des transactions courantes indique l’aptitude de notre économie à équilibrer ses échanges avec les autres pays. Les transactions financières résultent des opérations financières des acteurs économiques résidents avec l’étranger. Elles se composent des opérations d’investissements directs, d’investissements de portefeuille, d’instruments financiers dérivés, d’autres investissements et d’avoirs de réserve. Le solde des transactions financières représente la contrepartie des transactions courantes."

Compléments

... sur la division internationale du travail et l'allongement des chaînes de valeur mondiales :

  • Cette note donne des exemples de chaînes de valeur mondiales. Elle relate les modalités de l'allongement de ces chaînes depuis les années 1960. Enfin, elle situe le processus productif de la France dans le paysage des chaînes de valeur mondiales.
  • Cette note rend compte du ralentissement récent du commerce international, qui témoigne du fait que l'allongement des chaînes de valeur a atteint ses limites.
  • Cet article met en évidence la participation grandissante des pays asiatiques à la création de  valeur dans la fragmentation du processus productif.
     

... sur le rôle de la qualité des importations dans celle des exportations :

  • Un billet du blog du CEPII concernant la structure des importations allemandes, qui met en évidence le lien entre qualité de l'importation et qualité de l'exportation abordé par Sandra Poncet dans la vidéo.
     

... sur le nouveau visage du commerce international :

  • Une note qui explique pourquoi le ralentissement actuel du commerce international pourrait être suivi d'une forte reprise, du fait i) d'une nouvelle catégorie d'opérateurs (micromultinationales et entrepreneurs émergents) ; ii) de nouveaux types d'échanges (centrés sur le numérique et les services, et à fort contenu en connaissance).

MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 Pour aller plus loin : L'organisation mondiale du commerce (Sébastien Jean)

L'allongement des chaînes de valeur a accéléré l'intégration et l'interpénétration des économies nationales. Du fait que les pays n'ont pas tous la même voix au chapitre et le même poids géopolitique, il est important qu'une organisation internationale puisse être le théâtre des discussions autour du commerce international, afin que chacun puisse se faire entendre et que les concessions soient équilibrées.

Sébastien Jean, Directeur du CEPII, présente la manière dont fonctionne l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à partir de 1995.

  • Les grands principes sont au nombre de trois : la non-discrimination (clause de la nation la plus favorisée, et principe de traitement national) ; la réciprocité des concessions ; des règles prévisibles et transparentes qui impliquent la surveillance. 
  • Les exceptions sont importantes, notamment concernant les accords régionaux de commerce, et les traitements spéciaux et différenciés envers les pays en voie de développement. 
  • Enfin, un aspect important est l'organe de règlement des différends a fait preuve de son efficacité dans le règlement des conflits, au point où elle n'a pas d'équivalent dans d'autres organisations internationales. L'outil de sanction est la suspension des bénéfices, à savoir des représailles commerciales.
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MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 Pour aller plus loin : les apports de l'économie géographique (Olivier Bouba-Olga)

Olivier Bouba-Olga, doyen de la faculté de sciences économiques de l'université de Poitiers, nous parle des logiques d'attractivité territoriales actuelles en France et notamment de la promotion des métropoles. L'économie géographique, initiée par Paul Krugman, renouvelle la compréhension de la localisation de l'activité, et montre que les choix de localisation dépendent de deux forces contraires :

  • des effets d'agglomération (marché du travail plus grand, innovation stimulée) 
  • et des forces de dispersion (congestion, hausse du prix du foncier, pollution).
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MOOC c'est quoi l'éco : Semaine 4 C Pourquoi les entreprises s’internationalisent-elles ? (Agnès Bénassy-Quéré)

La mondialisation recouvre toute forme d'élargissement des activités des acteurs économiques du cadre national au cadre international. Une dimension importante de la mondialisation est celle de l'internationalisation des entreprises. Puisque les entreprises peuvent échanger, on peut se poser la question : pourquoi les entreprises préfèrent-elles s'internationaliser plutôt que simplement commercer entre elles ?

Agnès Bénassy-Quéré, Professeur à l'université Paris 1, présente les différentes raisons qui poussent les entreprises à devenir des firmes multinationales. Olivier Bouba-Olga, Doyen de la faculté de sciences économiques de l'université de Poitiers, explique qu'il existe une véritable géographie de l'activité économique, qui dépend de la dotation en facteurs et des effets d'agglomération spatiale des compétences. Dans un tel paysage, la concurrence pour l'attractivité des territoires n'est peut-être pas si pertinente.

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Cycle de Conférences

Vous pouvez regarder les vidéos d’un cycle de conférences que nous avions organisé en 2014-2015 sur le thème : «La mondialisation après la crise». Six conférences de 2 heures données par  Yves Crozet, François Bourguignon, Michel Fouquin, Olivier Bouba-Olga, Patrick Artus et Pascal Lamy.