Les jeunes et l’emploi : le cas des décrocheurs

La salle était comble ce jeudi 14 novembre dans la salle 7 du cinéma Pathé, pour la table ronde « L’emploi des jeunes ». Dans le public, des journalistes mais surtout beaucoup de lycéens. La situation des décrocheurs, ces étudiants qui quittent l’école sans diplôme, a été abordée.

« La jeunesse, ça n’existe pas. Il faut parler des jeunesses. » C’est ce qu’a déclaré en guise d’introduction André Zylberberg, directeur de recherche émérite au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). En effet, en Europe, l’écart est grand entre deux pays (56% de taux de chômage pour les moins de 25 ans en Espagne, 7,5% en Allemagne). Les disparités se ressentent même à l’intérieur d’un pays : le taux d’emploi des jeunes qui ont fait des études supérieures (à partir de bac + 2) s’élève à 80%, il tombe à 30% pour ceux qui ne possèdent qu’un niveau collège. Et parmi cette catégorie se trouvent les décrocheurs. « La politique d’emploi n’est pas du tout ciblée sur eux alors que ce sont ceux qui ont le plus besoin d’aide », précise André Zylberberg.

Des mesures non adaptées ou inachevées

Selon le code de l’Éducation, un décrocheur est un élève qui quitte un cursus de l’enseignement secondaire sans obtenir le diplôme finalisant cette formation. On en dénombre deux millions environ en France. Que fait-on actuellement pour aider cette catégorie ? Parmi les mesures mises en place : les emplois aidés. Ce sont des contrats spécifiques dont l’embauche et l’accompagnement sont encadrées financièrement par l’État. Points négatifs : ils coûtent très cher et stigmatisent les jeunes. L’une des autres mesures est le cumul emploi / études. En d’autres termes, l’apprentissage. C’est un système qui fonctionne assez bien en France. Toutefois, le pays accuse du retard, notamment par rapport à l’Allemagne (l’apprentissage concerne 50% des jeunes contre 21% en France), et sa marge de progression est encore importante. Et surtout, il ne cible pas toujours les milieux défavorisés. André Zylberberg résume : « Les politiques ont l’impression d’avoir tout essayé. C’est faux, ils essayent toujours la même chose. » Il serait donc peut-être temps d’envisager d’autres solutions, notamment celles qui se sont révélées fructueuses à l’étranger.

LES CONTRATS AIDÉS Ce sont des contrats spécifiques dont l’embauche et l’accompagnement sont encadrés financièrement par l’État. Objectif : améliorer l’insertion professionnelle et l’accès à la qualification. 52 500 contrats aidés ont été signés au 31 août 2013. L’État a promis la création de 150 000 emplois d’avenir d’ici 2014.

En savoir plus : lire l'interview d'André Zylberberg, directeur de recherche émérite au CNRS.

Crédit photo : Anthony Plas (Ecole Ecran)

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