Par Alexis Garatti (Euler Hermes et Allianz)
Une vague d’investissement en infrastructures, d’ampleur historique, va probablement voir le jour dans les mois qui viennent
Une vague d’investissement en infrastructures, d’ampleur historique, va probablement voir le jour dans les mois qui viennent. Les sources de financement sont abondantes. La dette mondiale totale a augmenté de plus de 36 000 milliards de Dollars depuis le quatrième trimestre de 2019. Ce flot de dette a “plus que compensé” le choc sur la demande globale lié au Covid et s’est transformé en un excès d’épargne qui requiert de nouveaux débouchés pour soutenir la croissance à moyen terme.
Les investisseurs institutionnels sont toujours à la recherche de rendements plus élevés. Dans un contexte de taux structurellement bas, ils vont continuer à accorder plus de poids aux actifs d’infrastructure qui atteignaient plus de 1000 milliards de Dollars dans leurs portefeuilles au début de l’année 2020.
Avec la transition énergétique, les besoins en infrastructure ont significativement augmenté : l’OCDE estime que 6300 milliards de Dollars sont requis chaque année jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs de développement fixés par l’ONU et que 600 milliards supplémentaires seraient nécessaires pour rendre ces objectifs compatibles avec les accords de Paris.
La volonté politique est là, comme en témoigne le nouveau consensus qui guide la coordination monétaire et fiscale vers toujours plus de motifs de redistribution.
Ces perspectives prometteuses ne doivent pas éluder la question de la soutenabilité de la dette et le problème de l’efficacité des politiques de relance, qui pourraient être sérieusement dégradées dans un contexte de hausse structurelle du taux d’investissement public.