Les sanctions économiques : des habits neufs, une efficacité toujours contestée (Vidéo disponible)

Conférence organisée le

L'utilisation de la force à des fins économiques (blocus, embargo) a été de tout temps utilisée par les pays belligérants pour tenter de forcer la victoire d'un des deux camps. Depuis la fin de la première guerre mondiale, les sanctions économiques ont été utilisées comme un outil diplomatique, par la Société des Nations puis par l'Onu, mais aussi par les puissances occidentales, en complément ou en substitution aux sanctions multilatérales, pour exercer une contrainte sur les États agissant de manière jugée néfaste pour la paix et la sécurité internationale.

Longtemps centrées sur le commerce international, les sanctions économiques ont considérablement évolué au cours des dernières années, reflétant en cela l’intensification et la complexification des échanges économiques internationaux : qualifiées de "smart", elles visent désormais certaines activités, certains secteurs de l'économie plutôt qu'un pays dans son ensemble, elles se veulent graduelles et réversibles.

La question de l'efficacité des sanctions n'a cessé d'être posée, notamment par les économistes, qui s'interrogent sur le bilan coût-avantage des mesures. Une étude célèbre du Peterson Institute portant sur près de 200 cas de sanctions sur les 100 dernières années conclut à la réussite dans un cas sur trois.

Pour être efficaces ces sanctions devraient être l'objet d'un consensus international, si possible dans le cadre des Nations Unies. De fait, c'est rarement le cas. Dès lors, que peut-on dire de "l’efficacité" des sanctions économiques ? On abordera la question à travers plusieurs exemples : Cuba, l'Iran, la Russie, la Corée du Nord.

Modérateur :

Fouquin Michel (Conseiller au CEPII)

Intervenants :

Allard Patrick (Consultant auprès du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie, ministère des Affaires étrangères et du développement économique.)
Leleu Jérome (Doctorant en Sciences Economiques à l'EHESS (TSD))
Coville Thierry (Professeur d'économie à Novancia Business School et chercheur à l'IRIS)
Péron-Doise Marianne (Senior Chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire, Paris )

Vidéo de la conférence :


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Intervenants : Patrick Allard (Consultant auprès du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie, ministère des Affaires étrangères et du développement économique.) ; Thierry Coville (Professeur d'économie à Novancia Business School et chercheur à l'IRIS) ;  Jérome Leleu (Doctorant en Sciences Economiques à l'EHESS (TSD)) ;  Marianne Péron-Doise (Senior Chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire, Paris) et Michel Fouquin (CEPII)




Les documents associés à la conférence

Des années 1990 à 2016, la Corée du Nord a développé un programme d’armes de destruction massive, balistique et nucléaire, que ni les offres de négociations multilatérales sous l’égide des États-Unis ou de la Chine, ni les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies n’ont su endiguer. Cette note de recherche revient sur les conditions politiques et techniques dans lesquelles s’est inscrite cette démarche d’acquisition nord-coréenne. Elle met en relief la constance du régime, l’investissement consenti mais également le coût diplomatique du programme avec l’isolement grandissant du pays. Elle souligne également la mutation idéologique du régime puisque le nucléaire est passé d’outil de négociation à celui d’une arme de dissuasion, jusqu’à devenir l’unique source de légitimité du pouvoir. C’est dire qu’il a acquis une dimension stratégique et politique difficilement négociable et laisse peu d’espace à l’ouverture d’un dialogue avec la communauté internationale. C’est dans ce contexte que le cinquième essai nucléaire nord-coréen du 9 septembre 2016 suscite un débat de fond, porteur de nouvelles tensions régionales, où dominent les interrogations suivantes : faut-il prendre au sérieux la menace nucléaire brandie par Kim Jong-un ? Si oui, les sanctions restent-elles l’outil le plus efficace pour la contenir ? Enfin, la garantie de sécurité américaine fonctionne-t-elle toujours ?




Présentation de Patrick Allard contient les cartes de l'Ukraine avec le déploiement de troupes, les différentes sanctions prises et les effets de ces dernières (graphiques : prix du pétrole, terme de l'échange, inflation, flux financiers, croissance, …)




Les liens vers des sites ou documents internet associés à cette conférence

L'Organisation des Nations Unies a la légitimité de fixer les sanctions économiques et les interventions militaires depuis 1944. Mais la guerre froide aboutira à sa paralysie et ce sont les Etats-Unis qui imposeront au monde leur point de vue. Si le pays obtient quelques succès grâce aux santions économiques qu'il met en place, il a été prouvé que ces dernières coute aussi cher aux Etats-Unis qu'à leurs ennemis. 
Après la chute de Berlin, l'Organisation des Nations Unies retrouve sont rôle majeur, notamment dans les années 1990 et la lutte contre Saddam Hussein. Il a été par la suite démontré que ces sanctions aggravee les conditions de vie de populations innocentes et aujourd'hui l'ONU tente de cibler les sanctions qu'elle met en place.




Bien qu'elle n'est pas encore actée, le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba depuis le 17 décembre 2014 pourrait amener à la levée de l'embargo. Barack Obama a reconnu que la politique d'embargo envers Cuba décrété en 1962 est un échec malgré les différentes conséquences économiques que subit cuba :

  • Cuba a du réorienté sa politique de commerce extérieur à plusieurs reprises (début de l'embargo, chute de l'URSS ...)
  • Il y a un manque important d'investissements étrangers sur le territoire cubain
  • La population cubaine souffre de privations

Malgré des conséquences économiques et sociales importantes, l'embargo n'a pas permis de renverser le régime en place. De plus, même si une ouverture entre les deux pays tends à voir le jour, les Etats-Unis souhaitent toujours influer la transition politique et démocratique cubaine et des tensions entre les deux pays demeurent : Cuba réclame aux Etats-Unis la restitution de la base militaire de Guantanamo ainsi que la levée de l'embargo alors que, dans le même temps, les Etats-Unis réclament une indemnisation pour l'ensemble des citoyens américains ayant été expropriés après la révolution cubaine.