Dans l'oeil du gecko : aujourd'hui, on marche sur la tête !

Après un démarrage en fanfare, Léa à la chasse au lézard rencontre un lutin du Père Noël et apprend ce qu’est la « silver economy ». Changement d’identité et polyglottisme sont également au programme de la journée.

« Votre badge s’il-vous-plait ? » Ce n’est pas l’ONU, mais la salle de conférence du Grand Lyon y ressemble furieusement. Deuxième jour de présence aux Jéco. L’ambiance est toujours à la bonne humeur du côté des conférenciers. Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées, prend le micro en annonçant : « Je suis intarissable sur le sujet de la dépendance. Pour m’arrêter, il faut m’abattre. » « C’est une façon de résoudre le problème », lui lance Jean-Paul Chapel, présent en tant que modérateur. Le journaliste et la ministre composent tout au loin de la conférence un numéro de duettistes, improvisé, de toute beauté.

Quand le second tente de reprendre la première sur le prix des établissements, elle le taquine : « Le calcul mental, c’est très bon pour la stimulation intellectuelle. » Quand la ministre évoque la « silver economy », cette « économie des tempes argentées » qui va se développer dans les années à venir, le journaliste remarque : « Et la défense de la francophonie ? » Qui penserait qu’on peut s’amuser autant à une conférence sur la réforme de la dépendance ?

Si les intervenants sont dynamiques, les étudiantes en journalisme sont un peu moins en forme. Même si certaines, en la personne de notre Morgane, sont suivies par des personnes inattendues. Comme le Ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. Heureusement, le ministre ne « suit » les étudiantes que sur Twitter, et pas dans les rues de Lyon. Et moi alors? Etre snobée par un lézard, c'est acceptable. Mais par un ministre...

Mon reptile favori ne marche pas sur la tête, mais moi je n’en suis pas loin. Je croise même un lutin du Père Noël, coiffé d’un bonnet à grelot rouge. On n’a jamais été aussi proche de Noël. Lyon est devenu un terrain de jeu géant pour étudiants en journalisme hagards qui voient des lézards partout.

Ce matin, la plaque sur mon micro m’annonçait que je m’appelle Alain Touleron. Cet après-midi, voilà que je suis tentée par la traduction de la conférence en danois. La ville en perd la boule, et les plaques de rues accusent le choc. Comme cette plaque, rue de Bonnel. Ou cet homme, tombé dans les pommes devant l’Hôtel de région. Sans doute un féru d’économie, à qui l’abondance de conférences a donné le tournis. A moins qu’il n’ait enfin obtenu le fameux sac à dos tant convoité. Moi aussi, quand j’ai réussi à mettre enfin la main dessus, je me suis sentie toute chose.

A demain pour la fin des aventures du Gecko 2012...

Léa Bastie

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