Katheline Schubert : "Nous avons le choix entre risque climatique et risque nucléaire"

Energies fossiles, gaz carbonique, nucléaire, énergies renouvelables... Plusieurs économistes ont débattu samedi matin de la meilleure stratégie à adopter au cours des prochains mois et des prochaines années. Selon Katheline Schubert, il n'existe pas de solution miracle à moyen terme.

Vers quels choix énergétiques la France doit-elle se tourner à moyen et long terme ? Pour Katheline Schubert, professeur d'économie à la Sorbonne, il existe dans un premier temps seulement deux solutions : poursuivre l'activité du parc nucléaire ou se tourner vers les énergies fossiles. "Il est trop tôt pour miser sur les énergies renouvelables." Conséquence, les deux choix sont forcément des compromis.

"Risque climatique ou risque nucléaire".

"Il y a un arbitrage à effectuer entre les gaz à effet de serre et l'acceptabilité du risque nucléaire", confirme Dominique Bureau, délégué général du conseil économique pour le développement durable.

Pour l'avenir, Katheline Schubert se montre plus optimiste. "Il est indispensable de viser une énergie entièrement propre et renouvelable et nous pouvons le faire. Il y a de nombreuses perspectives d'améliorations dans certains secteurs comme le solaire. Nous devons mettre le paquet sur la recherche." Toutefois, il faudra se montrer patient, explique l'économiste. Pour avoir une part vraiment importante des énergies renouvelables, il faudra bien attendre "2050"... "C'est un problème qui va nous occuper pendant 30 ans", certifie à son tour Dominique Bureau.

Une technique innovante

Pascal Criqui, directeur de recherche au CNRS, propose une technique innovante pour produire de l'énergie : la capture de CO2 puis son enfouissement sous terre (CSC). Une solution qui devrait réduire l'émission de gaz à effet de serre en "piégeant" le CO2 sous terre. Cette idée est pour l'instant dénigrée par certains pays comme l'Allemagne. D'ailleurs, la ligne des Allemands sur les questions d'énergie est "plutôt de réduire leurs besoins" que de chercher des alternatives, explique Pascal Criqui. L'Allemagne s'est clairement engagée dans un processus de sortie du nucléaire : aucune centrale ne devra être en marche au-delà de 2022. La France est beaucoup moins catégorique. François Hollande s'est engagé à faire passer de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production électrique française d'ici à 2025.

En revanche, le question du gaz de schiste a été absente des débats. Jeudi en ouverture des Jéco, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici avait affirmé la position du gouvernement, opposé à l'exploitation des gaz de schiste, face au PDG de Total Christophe de Margerie qui regrettait le manque de concertation à ce sujet.

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