Les robots : créateurs ou destructeurs d'emplois ?

« Comment réconcilier les robots et l’emploi ? » Les intervenants, réunis au Palais de la Mutualité le 14 novembre, ont réfléchi à la manière d’organiser le travail dans un futur où les robots auront remplacé le salariat dans de nombreux secteurs.


 
« Aux Etats-Unis, 47% des emplois sont menacés par des robots d’ici 20 ans. » C’est par cette effrayante perspective, issue d’une étude d’Oxford, que le modérateur Philippe Mabille pose l’enjeu du débat. Pour la France, on parle de trois millions d’emplois détruits d’ici 2025.

Faut-il s’en alarmer ? Pas pour l’économiste Robin Rivaton, membre du Conseil scientifique de Fondapol. « Vingt ans, c’est un horizon qui permet de se tromper et d’oublier qu’on a fait cette prévision, » lâche-t-il, un brin moqueur. Avant de nuancer son propos. 
« Ce n’est pas si fou que ça, » reconnaît-il. D’abord parce que de tels mouvements ont déjà été observés par le passé : Robin Rivaton rappelle qu’ « entre 1970 et 2000, la moitié des emplois qui existaient ont été remplacés avec l’arrivée massive des services. » Mais aussi parce que ces 47% sont une moyenne, derrière laquelle se cachent de fortes disparités. Certains secteurs seront peu touchés par la robotisation, tandis que d’autres la subiront de plein fouet.

Un gisement d'emplois

La robotique devrait donc détruire des emplois, mais aussi en créer de nouveaux. Reste à savoir si les créations de postes compenseront les suppressions. Michèle Debonneuil, Inspecteur général des Finances, en est persuadée. Elle défend le concept d’économie quaternaire, qui permettrait de « trouver de nouvelles manières de faire du service » avec l’aide de nouvelles technologies. « Des humains anticiperont et répondront à des besoins captés par des machines, » explique-t-elle. 

Cette coopération entre homme et robot représenterait également un gisement d’emplois dans l’industrie. Notamment grâce à l’arrivée d’un nouveau type de robot, le cobot. Explications de Robin Rivaton : « On remplace les gros robots des usines par des plus petits, moins dangereux, qui n’ont pas besoin d’être dans des cages. Ils sont plus faciles à programmer et à diriger. L’humain prend le relais pour les tâches les plus précises et minutieuses. » 

Ces nouveaux viviers suffiront-ils à enrayer la montée du chômage ? Pour Robin Rivaton, seul un changement de stratégie rapide en matière de formation le permettrait : « On forme des cohortes d’étudiants à des jobs dont on n’aura plus besoin ! »
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