Climat : le bon élève suédois

A l'approche de la COP 21, les pays font le bilan de leur lutte contre le changement climatique. Parmi ceux qui ont obtenu de bons résultats : le Portugal, la Grèce et la Suède. Le pays a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de près de 20% entre 1990 et 2009. Comment ? Thomas Sterner livre quelques pistes. Cet économiste suédois, professeur au Collège de France et résolument optimiste participait mardi matin à la conférence "Agir pour le climat".

Thomas Sterner : "En Suède, les systèmes de chauffage central à eau chaude sont très répandus. On utilise la chaleur dégagée par les industries, ou par le traitement des ordures. Nous avons aussi de nombreuses centrales à bois. Ces installations ont pu être mises en place grâce à des politiques adaptées à un climat froid et un système social développé, et surtout, une taxe carbone instaurée en 1990. Aujourd'hui, une tonne de carbone coûte une centaine d’euros en Suède, alors qu'elle vaut moins de 20 euros en France. La mesure a été efficace pour faire baisser les émissions de CO2."

C'est toujours délicat de faire accepter une nouvelle taxe...

Thomas Sterner : "Cette mesure faisait partie d’une grande réforme du système fiscal suédois. En parallèle de l'introduction de cette taxe, le gouvernement a diminué celles sur l’héritage et sur les capitaux. Et je crois que c’est vraiment la meilleure façon de procéder. Car avec des contreparties, les opposants ont fini par accepter cette taxe.

Pour vous l'important, c'est de donner un prix au carbone, mais il y a aussi d'autres solutions.

Thomas Sterner : "Oui, et la technologie peut en être une, j'y crois fermement. En Suède, j'ai visité des maisons qui n'avaient pas besoin d'être chauffées. Elles sont agréables à vivre, même lorsqu'il fait -10°C dehors ! En fait, elles sont très bien isolées, avec de la laine de roche et des murs d'un demi-mètre, ou encore des fenêtres à quadruple vitrage. De tels progrès peuvent être faits dans de nombreux secteurs."

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