Big Data, le marché illimité des données

L'Antiquité avait la bibliothèque d'Alexandrie, le XXIe siècle possède le big data. Tous les ans, le monde produit tant de données qu'on les compte en zettaoctets (soit mille milliards de gigaoctets!). Une masse incommensurable et invisible, mais qui suscite de réelles questions évoquées mercredi au palais de la Mutualité de Lyon.

 

Quand vous allez sur un site Internet et qu'une publicité vous propose la paire de chaussures dont vous avez toujours rêvé, c'est grâce (ou à cause) du big data. Tous les éléments que vous avez renseignés sur votre vie (volontairement ou non) depuis que vous utilisez l'informatique sont répertoriés sur des serveurs partout dans le monde.

En économie, les applications du big data sont innombrables. En marketing notamment où tous ces petits détails sur vos goûts et vos envies ont par exemple fait le bonheur de la société française Criteo. Start-up lancée à Paris en 2005, la société fait aujourd'hui près de 800 millions de dollars en chiffre d'affaires (2014) grâce à sa capacité à présenter la pub la plus adaptée (et donc la plus efficace) à chaque consommateur en un temps record. Mais ces dernières années, d'autres secteurs se sont mis au big data: "L'automobile et l'aéronautique font de la maintenance préventive grâce aux données recueillies par des capteurs", détaille Marc Chemin, spécialiste du big data.

Le jackpot pour Google et Facebook

Le potentiel financier derrière le big data culmine vers de nouveaux sommets. L'agence française des éditeurs de logiciels estime même qu'en 2020, ce secteur représentera 8% du produit intérieur brut européen. Cependant, qui profite de cette manne gigantesque ? Principalement Google et Facebook, car si leur service est gratuit et ouvert à tous, ces mastodontes d'Internet font leur commerce sur toutes les informations accumulées auprès de leurs milliards d'utilisateurs.

Néanmoins, le discours affiché à Lyon mercredi n'était pas alarmiste quant à l'ascension du big data. "La vérité n'est pas dans le code", rassure Arnaud Simon, maître de conférence en finance à l'université Paris-Dauphine. "En faire un big brother serait contre-productif dans l'économie." Malgré son influence grandissante sur nos vies, le big data reste encore soumis à l'homme. Pauline Givord de l'Insee rappelle qu'il y a une limite à l'exploitation du big data: "Les données restent des choses à corréler pour en tirer une information pertinente."

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