Monnaie alternative à Lyon : "La gonette va permettre de soutenir l'économie locale"

Nantes, Toulouse, Strasbourg... Une trentaine de villes françaises ont déjà développé une monnaie locale complémentaire. A partir du 7 novembre, les Lyonnais aussi auront leur propre monnaie alternative, avec la gonette. Nicolas Briet, responsable de la communication pour l'association La Gonette, détaille ce projet, en étude depuis 2011.

Quelle est la valeur de la gonette ?

La gonette est indexée sur l'euro, c'est-à-dire qu'une gonette équivaut à un euro. Cinq billets sont créés : 1, 2, 5, 10 ou 20 gonettes. Elle est pensée comme une monnaie complémentaire de l'euro. Pour un achat de 10,50 €, le consommateur pourra payer avec 10 gonettes et 50 centimes d'euro.

Pour créer la charte de valeurs, des ateliers participatifs de 20 à 50 personnes ont été organisés depuis 2011. La question centrale était de déterminer ce qui comptait aux yeux des participants. On s'aperçoit que la production à outrance n'est plus possible. La société est davantage consciente de l'environnement et du lien social. Au cours des discussions, on s'est accordé sur une économie de proximité et de coopération, responsable de l'environnement.

Comment utiliser la gonette ?

Il faut être membre de l'association. Pour échanger les euros en gonettes, une dizaine de comptoirs sont prévus : les locaux de l'association, les locaux de notre banque partenaire (Crédit Coopératif) et chez certains partenaires du réseaux.

Une cinquantaine de partenaires ont choisi d'utiliser la gonette : des commerces (restaurateurs, bars, magasins de bouche...), des associations ou encore des indépendants (auto-entrepreneur, prestataires de services...). D'ici un an, on espère travailler avec une cinquantaine d'acteurs économiques.

Quel est l'intérêt de développer une monnaie locale complémentaire ?

L'objectif est de produire de la richesse sur le territoire. Avec cette monnaie locale, la richesse créée restera à Lyon et un circuit de valeurs va se construire.

C'est pourquoi nos partenaires doivent trouver au moins un fournisseur local acceptant la gonette pour faire circuler cette monnaie. Les partenaires peuvent aussi écouler leurs gonettes auprès de leurs salariés ou devenir comptoir de change. S'ils souhaitent reconvertir leurs gonettes en euros, cela reste possible. Mais ils ne récupéreront que 95 % de leur somme. Les 5 % restants sont taxés par l'association pour financer le projet. C'est pour encourager nos partenaires à trouver des fournisseurs locaux.

Du côté des consommateurs, cette monnaie complémentaire va permettre de soutenir l'économie locale. A chaque échange de gonettes, le consommateur fait le choix d'adhérer à ce projet de société utopiste. Cela va ancrer la création de richesse au niveau local et permettre de rêver d'un autre modèle. D'ailleurs, notre devise, c'est « la transition est entre mes mains ».

Propos recueillis par Anaïs Cherif (@Anais_Cherif)

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