La question des inégalités : Recherche et politiques publiques

Par Jonathan Goupille-Lebret

En arrivant à l’ENS de Lyon, j’ai tout de suite été séduit par la très forte imbrication de la recherche avec les enseignements prodigués à l’école. Au sein du département d’économie, Laurent Simula a réellement inscrit la formation à et par la recherche dans l’ADN du programme académique.
Dès la première année, les élèves ont carte blanche pour s’emparer d’une question de recherche (souvent un sujet de politique publique) et réaliser une contribution à la littérature. Ce projet tutoré permet de stimuler leur créativité, leur faire prendre conscience de l’importance d’acquérir des connaissances techniques tout au long de l’année mais aussi de se rendre compte de la complexité d’une question de recherche pourtant en apparence simple

Pourquoi s'intéresser aux inégalités ?
Les inégalités et leur légitimité occupent une place centrale dans le débat public car elles font écho aux concepts de méritocratie, d’égalité des chances et de justice sociale, qui constituent les piliers du modèle social français. En tant que citoyen, nous avons tous une opinion sur le niveau des inégalités qui serait juste et la manière dont l’État devrait redistribuer les richesses. Cette opinion est influencée par notre orientation politique, notre environnement familial et social, nos expériences de vie, etc.

Les inégalités, constat et enjeux
Il est désormais bien établi que les inégalités de revenus et de patrimoine ont suivi une courbe en U en France au cours du XXIe siècle. Alors que le patrimoine et les revenus étaient extrêmement concentrés au début du XXe siècle, on observe un mouvement de réduction forte des inégalités du début de la première guerre mondiale jusqu’aux années 80.
Depuis 1984, on observe un retour à la hausse des inégalités qui s’explique par une plus forte croissance des revenus et des patrimoines des plus riches. Les comparaisons internationales montrent que cette dynamique est commune à un grand nombre de pays, même si l’ampleur des variations diffère fortement d’un pays à l’autre. Le niveau des inégalités n’est jamais figé dans le temps. Il est le produit des événements historiques (guerres, crises financières) mais aussi des changements de politiques publiques (mise en place de système d’imposition progressive, démocratisation du système éducatif et de santé) et des grandes mutations sociales, économiques et technologiques de long terme. L’un des enjeux actuels de la recherche sur les inégalités est d’identifier et de quantifier comment ces différents facteurs ont impacté les inégalités au cours du temps et entre pays.
Depuis le début des années 1980, on observe une diminution des taux d’imposition des plus hauts revenus et des plus hauts patrimoines. Cela conduit à un transfert de la charge fiscale vers les classes moyennes et peut remettre en cause le consentement à l’impôt, et plus largement la cohésion sociale au sein de nos sociétés.
Un second enjeu de la recherche sur les inégalités est de mieux comprendre l’ensemble des mécanismes par lesquels la fiscalité peut jouer sur les comportements économiques des plus riches. Mais que savons- nous vraiment des inégalités ? De tels travaux permettront d’aider les décideurs publics à définir de meilleures politiques publiques permettant à la fois de réduire plus efficacement les inégalités et de favoriser la croissance.
Depuis le début des années 1980, on observe une diminution des taux d’imposition des plus hauts revenus et des plus hauts patrimoines. Cela conduit à un transfert de la charge fiscale vers les classes moyennes et peut remettre en cause le consentement à l’impôt, et plus largement la cohésion sociale au sein de nos sociétés.
Un second enjeu de la recherche sur les inégalités est de mieux comprendre l’ensemble des mécanismes par lesquels la fiscalité peut jouer sur les comportements économiques des plus riches.

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